Solfège 21 juillet, 2008
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , trackbackSolfège
Face à l’orient, immobile, les bras écartés tenant des baguettes, l’Homme fixe l’aurore qui s’empourpre et naît avec l’ascension du disque solaire. Soudain il se met à frapper les tambours, qui le cernent, en un rythme calqué sur les battements sourds de son cœur qui pulse en cadence.
Peu à peu il accélère, va vite, de plus en plus vite, encore plus vite, toujours plus vite pour atteindre le paroxysme dû à l’emballement cardiaque qui l’entraîne vers la syncope de ses gestes.
Do !
Face à l’occident, dressée telle une Vénus antique, les mains crispées sur une clarinette, la femme contemple le crépuscule rougeoyant d’où jaillit le disque lunaire.
Tout à coup, de son souffle haletant elle crée une joyeuse mélodie antédiluvienne qui va se perdre dans les nébuleuses de la voie lactée.
Peu à peu elle accélère, va fort, de plus en plus fort, encore plus fort, toujours plus fort pour arriver au « bang » originel du début.
Ré !
Au zénith, curieusement, se rejoignent et s’accouplent le sang et l’air dans l’harmonie de l’Univers qui est depuis qu’au commencement était le Verbe.
Mi !
Dans le vide de l’espace, au sein des galaxies comme au plus profond des océans croît le concert de la Création lorsque se rencontrent les sons et les êtres qui vibrent à l’unisson sous l’oeil omnipotent.
La symphonie se forme et se transforme, s’enfle et se répand dans tous les angles du cercle de l’Infini temporel.
Les notes valsent, se cognent, s’associent, se soudent en un interminable collier de perles d’or d’où s’évade une tendre musique cristalline.
Fa !
Plus bas, quand la brume se dissipe sous les assauts de l’opéra humain, on distingue un étrange ballet où Lui et Elle dansent, dansent, dansent en un duo éternel, en un duo charnel, en un duo d’amour.
Sol !
L’orchestre de la nature, guilleret, s’en maille et s’emmêle dans une drôle de cacophonie aussi touffue qu’agréable, aussi colorée qu’odorante.
Un feu d’artifice de vibrations se jette à la conquête de l’espace et du temps tandis qu’un couple se fond et se confond en quête d’un Eden égaré.
La !
De toute part des torrents de vie se ruent, et cascadent, et scintillent, et chantent l’hymne sans âge, l’hymne primordial, l’hymne sacré de l’hymen.
De nulle part et d’ailleurs ruisselle, éblouissant, un bonheur sans limite qui noie l’Infini et étouffe l’obscurité dans l’embrasement des sens, la communion des esprits et l’union des âmes.
Si !
Et la boucle se referme sur la partition que surveille une clé, amusée, pendant que, loin des regards profanes, la lune et le soleil s’en vont ensemble ensemencer d’étoiles la Voûte bleutée qui abrite nos rêves.
Do !
Chris
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