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Alice 31 juillet, 2008

Posté par hiram3330 dans : Silhouettes , trackback

Alice

 

Tel le lapin dans le roman si connu, mais guère compris, je cours, je cours, je cours comme un dératé … mais sans regarder la montre car le temps est arrêté ….

Mais qu’importe le temps de maintenant, je cours, je cours après le temps d’hier, celui qui passe d’un village minuscule à une abbaye dissimulée, sans omettre le détour par un château ancien qui domine un marché ensoleillé ….

Le temps, oui le temps .. oui le temps est passé, et je cours, je cours à la poursuite .. à la poursuite de je ne sais plus quoi tant ma course m’épuise et me donne le tournis, tant ma course me fait perdre mon souffle à vouloir encore croire que hier était souriant ….

Et je cours, je cours dans ce pays des merveilles qui hante déjà, encore et toujours mon esprit .. qui hante toujours, encore mes souvenirs qui coulent, fondent et se liquéfient sous l’action du vitriol …

Hier, aujourd’hui, demain .. tout se mêle et s’enmêle dans cette course épuisante qui me pousse vers l’ailleurs de poussière recouvert … de cendres encore chaudes .. de brisures toujours tranchantes.

Mais je cours, je cours, je cours pourtant .. naïveté ou inconscience car cette course désormais sans but m’entraîne toujours, encore, déjà vers les rives de la mémoire qui fument des éclairs du passé .. au bord de ce fleuve qui charrie tant de ruines pourtant colorées de sourires désormais grimaçant …. amertume.

Alice du bout de sa règle, de sa canne montre le tableau .. et invite à la récitation de la leçon …. et gare à celui qui ne sait pas, il sera mis au coin, en attente, en réserve, au cas où …. mais puni d’avoir pas su, puni d’avoir voulu, puni d’être sincère ..

Et la montre arrêtée me pousse à nouveau, et je cours, je cours, je cours dans le labyrinthe et les méandres des images qui défilent à toute allure, nostalgiques, ensoleillées, inondées, fêlées, ricaneuses et ironiques parfois ….

Une pause .. une pause dans ce souterrain afin de lever les yeux vers la voûte étoilée.

La voie lactée reste désormais silencieuse, ou plutôt ses murmures muets deviennent eux aussi des éclats d’échos de naguère ou de jadis …

Mais un oeil est fixé sur les aiguilles figées et je retourne à ma course vers nulle part, là où rien est toujours présent, comme un oued dans l’erg, une branche d’acacia imputrescible sur un tertre fraîchement remué .. bleu nuit éteint au dessus de moi ….

Et je cours, je cours, je cours à en faire éclater le coeur, comme si ce n’était déjà fait, dans cet automne où la silhouette est devenue ombre, où la lumière du regard s’est transformée en flammes destructrices, où le culbutos à entamé sa triste danse après les coups et les coups de butoirs ..

Le boomerang lancé hier revient aujourd’hui, avec force et vigueur, avec larmes et pleurs, avec rêves émiettés et blessures suppurantes …. Et je cours, je cours, je cours, droit devant moi pour percevoir l’horizon qui recule, recule, recule là bas à l’occident, là où se cache le soleil .. là où se trouvent les promesses .. mortes déshydratées d’attentes égarées ….

Pays des merveilles …. ah Lewis …. que n’as-tu averti que la forêt de symboles, l’histoire d’Alice n’étaient qu’un mirage semble-t-il .. un de ceux qui s’évaporent quand le réveil sonne si fort que la tête paraît exploser … et je cours, je cours, je cours ….

Mai 6008

Chris

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