Petite soeurette 30 juillet, 2008
Posté par hiram3330 dans : Silhouettes , 2 commentairesPetite soeurette
C’est en voguant, au gré du vent, sur la toile virtuelle que l’ancre fut jetée, un jour, près de ce port méditerranéen où, telle une sirène bourguignonne, tu tendais les rets de tes écrits …
Brune disciple de la terre de Memphis, en robe blanche, tu charmais de tes odes les passagers fugaces qui surfaient sur les vagues de tes textes, de tes morceaux de bois rabotés …
La curiosité m’attira vers tes messages secrets et verrouillés … bien verrouillés même, car les clés étaient différentes de celles attachées à mon trousseau …
Mais qu’importe, les portes furent ouvertes, les mots ciselés purent couler sereinement, dévoilant les pensées, les idées, les réflexions, la sensibilité … le coeur …..
Vint ensuite le dialogue .. heurté au début, le temps que les deux parts du « sumbolon » s’ajustassent, que la reconnaissance fut réciproque, que les caractères s’émoussent au contact des aspérités de l’un et de l’une, que les pierres commencent à se lisser pour pouvoir s’ajuster avec l’harmonie de la compréhension raisonnée, et intuitive …
Ainsi une complicité put s’esquisser, se bâtir, se cimenter de la confiance et de la sincérité … grâce à la truelle et à l’équerre d’une quête partagée …
Même les voix se reconnurent .. se firent à l’ouïe de l’autre, magie de l’instant où le son porte l’idée non dite, où le son transmet l’énergie nécessaire à l’autre, où le son participe à la connaissance d’autrui.
Alors l’esquif du partage put suivre son erre paisible, le trajet étant amorcé, vers la réciprocité de l’échange enrichissant .. celui qui permet de dire, sans dire .. celui qui permet de survoler la réalité dans la nacelle de l’intuition .. celui qui est parce qu’il est …
Moments particuliers que ceux-ci .. l’esprit se devine derrière le tain du miroir de l’écrit, les mots s’effacent souplement pour laisser paraître l’essence d’eux mêmes, l’idée est nue dans sa beauté d’intime sincérité … point de barrières, point de fard, point de masque …
Précieux instants que ces rencontres sans densité, sans poids, sans pesanteurs … ces rencontres d’éther, de sensibilité, de don volontaire.
Quels jaillissements, comme des feux d’artifices, d’expressions de brisures de vie passée, présente .. parfois à venir. Besoin de la tracer, avec le calame du scribe, en une succession de signes triangulaires où l’alphabet devient symbole sans le dire, comme un secret pour Initié …
J’apprécie cette vivacité de l’esprit, de l’âme, de l’intimité exposée sous le voile d’Isis, et de l’Elfe unies, dans des multiples directions du nadir au zénith, de l’orient à l’occident, du midi au septentrion … avec en centre cette personnalité faisant le septième point géométrique, un peu comme un G au sein d’une Etoile Flamboyante …
Curiosité avide de savoir pour aller vers la connaissance, tu ne cesses pas de midi à minuit de parcourir les chemins, multiples, qui s’ouvrent devant tes pas … quitte à faire un écart ….. pour aller voir au delà de l’illusion, au delà de l’au delà …
Richesse du Cherchant que cette quête sans fin.
Reste la femme, la fille, l’épouse, la mère, l’entrepreneuse, l’amie, la confidente … rôles qui se croisent et s’entrecroisent, avec bonheur souvent, avec peines parfois, mais toujours avec détermination, en face, sans chercher à fuir malgré quelques larmes que tu dissimules dans la pénombre d’une voûte étoilée, dans la complicité de la voie lactée.
C’est mon regard, immatériel, qui vient d’esquisser, à peine mais sans peine, le contour incertain d’une silhouette floue .. mais qu’importe la silhouette en regard de la beauté, de la force et même de la sagesse du coeur … Les apparences peuvent être illusions, le Kâ je ne le pense pas …
Chris avril 6008
Protégé : 5784 – Regard d’hier – mai 2007 – novembre 2007
Posté par hiram3330 dans : Prives , Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.Sablier
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentaireSablier
Utile cet engin pour mesurer un temps sans en avoir l’air …
Le plus connu est celui, petit, bien pratique pour croire que l’on va réussir à obtenir un oeuf coque, comme si l’écoulement du sable suffisait à réussir cet acte culinaire .. pas si simple reconnaissons le.
L’homme, l’Etre humain est incroyable … il croit, plutôt qu’il ne pense, pouvoir mesurer le temps, comme si le temps était mesurable pour lui. De plus il essaye de comparer l’écoulement de ce sable concret, avec une notion autre qu’il appréhende si difficilement.
Certes la physique et les mathématiques, nonobstant nos sens (les cinq et les autres), peuvent nous pousser à mesurer le passage de la vie et de la mort.
Mais quand même, aller chercher des restes de montagnes disparues depuis long-temps pour mesurer le temps, quelle idée baroque … à croire qu’on n’a pas peur de perdre son temps, un tant soit peu ….
Je vous l’accorde, le sablier peut aussi être à eau .. ou autres .. mais j’ai envie de jouer avec le sable, moi, comme sur une plage avec mon seau et ma pelle, ça me changera de mon équerre et de mon compas …
A une époque, aujourd’hui encore pour certaines enchères, on utilisait également la bougie … pour que le temps soit brûlé, comme si c’était possible, comme si une flamme pouvait grignoter, avec l’aide de sa mèche et de sa cire, ces moments fugaces qui ne font que passer.
D’autant que le temps n’est en fait que le passé ou l’avenir puisque le moment présent que j’attendais est déjà le moment passé que j’ai vécu sans le savoir …. curieux non ?
Vous voyez, on part du sablier pour en arriver, dans le passé, à l’avenir que nous attendons si souvent avec un peu d’angoisse. Non, je sais, ce n’est pas votre opinion, et c’est normal vous lisez là des commentaires du passé …. alors que vous croyez être dans votre présent….. Méfiez vous .. le présent est si volatil qu’il est toujours du passé n’ayant plus d’avenir…… et oui.
Bon il y a les cycles ….. pas les bi, les cycles « naturels », les saisons (ma pauvre dame il y en a de moins en moins), l’espace entre la naissance et la mort , espace lui même décomposé (oui déjà) par la structure même de l’organique et de l’inorganique, le mouvement des planètes, des étoiles, des soleils, de la voûte étoilée donc, et j’en passe car je suis peu au fait de cela, et ne veux pas perdre de temps à chercher ….
Et je vous passe la relativité d’Einstein …. où le temps est bizarroïde, et futile en plus, jamais égal à lui même …. un travers quasiment humain non ?
Alors prenons le temps d’avoir le temps d’examiner, de voir l’invisible puisque le temps n’existe pour nous que par, semble-t-il, des manifestations palpables et non en tant que tel pour nos cinq sens les plus connus.
Finalement on passe son temps à attendre demain, et lorsqu’il arrive ce n’est même plus déjà aujourd’hui mais hier … à quoi bon attendre donc, en réfléchissant cela veut dire que l’on scrute l’avenir pour avoir un passé .. ce qui est tout de même assez déroutant.
En fait le « présent » ne serait peut être que la construction du passé au fur et à mesure de l’avenir qui arrive à toute vitesse, mais .. mais .. mais .. la vitesse ne se mesure-t-elle pas avec le temps ? Pas de chance, on recule en avançant, du moins on est dé-passé avant de comprendre où l’on va .. ça désoriente non ?
Bien faisons le point .. pas fixe puisque ce n’est pas possible, donc un point sur le passé où j’ai débuté cette esquisse dans l’avenir qui se présentait, et à la demande de la fervente admiratrice qui croyait que j’avais du temps pour cela.
Le temps n’existe pas.
Le temps existe.
Constatons donc qu’il existe sans exister puisqu’il est passé avant d’être, et le devenir n’est que la passé de maintenant. Pour être plus clair .. avoir le temps de réfléchir au temps c’est dans le fond perdre son temps puisqu’il n’est jamais présent mais passé après être devenir.
En d’autres termes, le temps passe mais ne s’arrête pas .. et demain n’est que hier futur, alors que hier n’est que demain passé .. et aujourd’hui n’existe pas, ou alors si brièvement que c’est pas la peine de penser qu’il est entre demain et hier, mais qu’il n’est que le mouvement de l’avant à l’arrière ….
Bref disserter sur le temps en est une perte en soi .. pour cela il faut avoir du temps, mais en soi avoir du temps ça veut dire quoi sinon d’envisager le devenir pour avoir un passé, et donc quel intérêt ?
On en arrive donc à caresser les étoiles de l’Infini …
Je vous laisse le temps, désormais, de vous interroger dès hier pour savoir si le temps de demain sera votre aujourd’hui … quand au sablier, on s’en moque n’est-ce pas …
Mai 6008
Chris
Le chant des partisans
Posté par hiram3330 dans : Digressions , ajouter un commentaireLe chant des partisans |
Paroles: Maurice Druon, Joseph Kessel. Musique: Anna Marly 1943
© Editions Breton
note: Textes original en russe d’Anna Marly, puis adapté en français.
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…
C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…
Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh…
Schizophrénie
Posté par hiram3330 dans : Apports , ajouter un commentaireSchizophrénie
Vendredi 7 octobre
En première page du journal de ce matin, il y avait la photo d’un homme au regard absent. C’était la dernière photo qu’on avait de lui, coincé entre deux gendarmes, au milieu de la foule. On l’emmenait se faire décapiter.
Toute la journée, j’ai repensé à l’idée qui m’était venue en lisant ce journal. Ce soir, ma décision est prise : je vais me faire condamner à mort.
Il n’est pas toujours facile pour un écrivain de décrire les sentiments d’un personnage devant la mort qui approche. Dernièrement, une de mes nouvelles sur ce thème a été refusée par l’éditeur. Il m’a téléphoné et m’a dit que je n’étais pas assez convaincant, pas assez réaliste… Il fallait mieux me mettre dans la peau de mon personnage. La vue de ce condamné à mort, ce matin dans le journal, m’a fait penser à un de mes amis, qui est directeur de prison, et qui m’avait récemment parlé de la peine de mort. Je vais lui téléphoner. Il consentira peut-être à me garder dans une cellule pendant un mois, en étant traité comme un véritable condamné, si je lui explique que j’ai besoin d’être plongé dans l’atmosphère d’une prison pour mieux écrire. Lui-même est tellement fantasque que je pense que mon idée farfelue ne le choquera pas. S’il accepte, je parviendrai sûrement à écrire un bon roman à ma sortie de prison, sur le thème du condamné qui attend son exécution.
Lundi 10 octobre
J’ai téléphoné samedi à Delcaux, le directeur de prison; qui a tout de suite été conquis par mon idée. Il m’a réservé une cellule et m’attend mercredi matin. Il est très heureux de pouvoir participer à sa manière à mon roman, qu’il pressent comme un futur chef-d’œuvre. Je lui ai dit que nous n’en étions pas encore là, mais son enthousiasme m’a fait plaisir.
J’ai parlé de mon idée à quelques personnes pendant le week-end : à Emilie, qui la trouve ridicule ; à Tarchar, qui en tant qu’écrivain la trouve intéressante quoiqu’un peu morbide, et enfin à Lenoir, qui m’a dit qu’avec ce genre d’expériences je me retrouverai un jour à l’asile. C’est un véritable ami. Il vient de me fournir le sujet d’un autre roman.
Mercredi 12 octobre
Premier jour.
J’écris dans ma cellule : comme prévu, j’ai été emprisonné aujourd’hui. Ce matin, Delcaux m’a accueilli à bras ouverts dès mon arrivée et m’a fait visiter sa prison. Le bâtiment dans lequel je suis incarcéré est réservé aux grands criminels et abrite également la salle où ont lieu les exécutions.
Delcaux en a profité pour me montrer « sa » guillotine, dont il m’a expliqué le fonctionnement. Il avait l’air d’en être très fier, et tapotait amoureusement son instrument de travail. J’ai touché du doigt la lame qui avait déjà tranché la tête de quelques malheureux et je me suis coupé, ce qui l’a bien fait rigoler. Il m’a emmené dans ma cellule et pendant que je m’installais, il m’a expliqué qu’il ne pouvait me garder plus d’un mois. Nous avons donc fixé la date de mon départ – de mon « exécution » en quelque sorte – au 6 novembre, et là-dessus il m’a quitté en me souhaitant une bonne nuit, avant de refermer derrière lui l’unique porte de ma chambre. Je m’apprête donc à passer ma première nuit en prison. Emilie devrait venir me rendre visite dimanche et d’ici là, j’espère que l’atmosphère des lieux m’aura déjà fourni quelques bonnes idées.
Vendredi 14 octobre
Troisième jour.
J’ai déjà pris quelques notes pour mon roman, et je commence peu à peu à pénétrer l’univers de la prison. Les conditions de vie d’un détenu sont finalement beaucoup moins difficiles que ce que j’avais imaginé jusqu’alors. Les repas, servis trois fois par jour, sont excellents ; les nuits sont très calmes et personne ne me dérange pendant la journée. Ma cellule est assez exiguë mais propre et bien éclairée. Le silence parfait qui règne ici n’a été interrompu qu’une seule fois aujourd’hui, lorsque s’est élevée de la cellule voisine la musique du Boléro de Ravel. C’était très agréable. Je me plais décidément beaucoup ici.
Lundi 17 octobre
Sixième jour.
Emilie n’est pas venue me rendre visite hier, et je l’ai vainement attendue aujourd’hui. Elle a dû avoir un empêchement et n’aura pas pu me joindre. Peut-être viendra-t-elle demain. Delcaux est passé prendre de mes nouvelles, mais il n’a pas pu rester très longtemps. Je lui ai dit que tout allait bien. J’ai cependant assez mal dormi cette nuit et au matin j’avais même de légers maux de tête. Le gardien qui me sert mes repas et avec qui j’ai sympathisé m’a proposé d’aller me chercher de l’aspirine mais j’ai refusé en le remerciant.
Mon roman progresse assez vite et j’ai trouvé quelques pistes intéressantes.
Vendredi 21 octobre
Dixième jour.
Je n’ai toujours pas revu Emilie et j’avoue que cela m’inquiète un peu. Je lui ai écrit aujourd’hui et j’ai demandé au gardien de poster la lettre, ce qu’il a accepté de mauvaise grâce. Il n’était pas de très bonne humeur car les détenus lui avaient fait passer une nuit difficile. Moi-même, j’ai été réveillé plusieurs fois par le bruit qu’ils faisaient et ma migraine persistante ne m’a pas aidé à me rendormir. Un psychologue rendait visite aux prisonniers aujourd’hui et j’ai bavardé un peu avec lui lorsqu’il est venu me voir. Mon projet de roman l’a fait sourire, je me demande bien pourquoi.
Lundi 24 octobre
Treizième jour.
La moitié du mois est déjà passée sans qu’Emilie ne donne signe de vie. Ma lettre n’a reçu aucune réponse. Je ne sais pas ce qui a pu se passer. Mon roman piétine et cela m’énerve : depuis quelques temps je n’arrive plus à écrire quoi que ce soit de convenable. Le Boléro, que j’entends désormais plusieurs fois par jour, y est peut-être pour quelque chose. J’ai eu beau frapper contre le mur de la cellule pour faire cesser cette musique, je n’ai réussi qu’à attirer l’attention du gardien qui m’a menacé du cachot si j’insistais. Il n’a rien voulu entendre de mes explications.
Mardi 25 octobre
Quatorzième jour.
J’ai très mal dormi cette nuit car les prisonniers étaient très agités et je crois que j’ai de la fièvre. La prison est en pleine effervescence et j’entends souvent des bruits de pas précipités dans le couloir, et même des hurlements. Je crois, d’après ce que j’ai entendu, que certains prisonniers se sont révoltés et sont entrés en lutte avec leurs gardiens. L’organisation de la prison en a été ébranlée. Le petit déjeuner n’a pas été servi ce matin et le repas de midi était infect. J’attends de revoir Delcaux pour lui demander ce qui se passe dans son pénitencier. L’attitude des gardiens envers moi devient insupportable : ils se sont montrés nerveux et même violents ce matin. Je n’ai toujours aucune nouvelle d’Emilie et je finis par croire qu’elle m’a complètement oublié. Je serai fixé dans douze jours, à ma sortie de prison.
Samedi 29 octobre
Dix-huitième jour.
Ce qui est arrivé aujourd’hui est presque incroyable. Je me suis levé ce matin avec une forte fièvre et j’ai demandé un médecin. Il est arrivé une demi-heure plus tard, de très mauvaise humeur et manifestement pressé d’en finir avec moi. Il m’a examiné sommairement, puis a tourné la tête et a déclaré au gardien qui nous surveillait : » C’est un simulateur. » Indigné, je lui ai fait remarquer que je n’avais aucun intérêt à jouer la comédie, étant ici de mon plein gré, mais il m’a répondu que pour quelqu’un qui allait se faire décapiter dans une semaine, je me portais suffisamment bien. J’ai voulu protester, mais il m’a brutalement repoussé sur mon lit et il est ressorti sans dire un mot. Le gardien a refermé la porte sur lui et je me suis retrouvé seul.
Il m’avait pris pour un véritable condamné à mort !
Peut-être n’était-il pas au courant de mon arrangement avec le directeur ? Il est vrai que mon cas ne doit pas se rencontrer très souvent. A moins que Delcaux ne veuille me faire une blague de mauvais goût, ce qui lui ressemblerait bien d’ailleurs. C’est sans pouvoir apporter la moindre réponse à cette énigme que je vais me coucher.
Mercredi 2 novembre
Vingt-deuxième jour.
Depuis samedi, plus rien n’est comme avant. Le respect que me témoignaient les gardiens au début de ma détention a totalement disparu pour faire place au mépris le plus total. Dimanche, jour des douches, ils m’ont tiré de ma cellule pour me traîner sans ménagement jusqu’au vestiaire, où je fus déshabillé et nettoyé au jet d’eau, comme les autres prisonniers. J’ai été bousculé, humilié, frappé même, et traité comme un animal. Les quatre jours qui viennent de s’écouler ont été très éprouvants pour moi. Je fais d’horribles cauchemars la nuit, où viennent se mêler sang et têtes sans corps.
L’image de la guillotine, obsédante, revient régulièrement.
Vendredi 4 novembre
Vingt-quatrième jour.
Ils me prennent pour le meurtrier de ma femme ! J’ai entendu la conversation de deux gardiens, tout à l’heure, devant ma porte : l’un d’eux disait que j’avais tué Emilie et que l’on m’avait condamné à mort pour cela ! Comment ce mensonge horrible a-t-il pu voir le jour ? Et surtout, pourquoi Delcaux ne dit-il rien, ne dément-il pas ? J’ai demandé à le voir, mais on ne m’a même pas écouté. Ce soir, un doute affreux m’assaille : Delcaux m’a peut-être trahi ! Il m’a peut-être volontairement envoyé à la mort…
Mais pourquoi ? Pourquoi ? Toute cette histoire est absurde !
Samedi 5 novembre
Vingt-cinquième jour.
Je ne sais plus où j’en suis. Suis-je victime d’une odieuse machination, ou d’une farce de très mauvais goût, ou est-ce vraiment la réalité ? Tuer Emilie… Non, ce ne peut être moi ! Elle ne peut pas être morte ! Mais peut-être s’est-elle débarrassée de moi, avec la complicité de Delcaux, en profitant de cette occasion inespérée ? Peut-être sont-ils amants ? Suis-je tombé dans un piège ignoble ?
Et demain ! Ils disent qu’ils vont me guillotiner demain ! Les gardiens le disent, avec cruauté, lorsqu’ils passent devant ma porte.
La nuit dernière, je n’ai pas fermé l’œil de peur de refaire les cauchemars qui me hantent depuis quelques jours et cette nuit, je le sens bien, je n’arriverai pas à dormir.
Dimanche 6 novembre
Vingt-sixième jour.
Ils vont venir me chercher tout à l’heure, très bientôt, je le sens. Je ne sais plus quoi faire, quoi écrire.
Tout hurle autour de moi : la musique assourdissante de ce satané Boléro, la voix des prisonniers et les hurlements des gardiens. Ma main tremble, je vis un cauchemar, je n’ai pourtant p
Libre ! Je suis libre ! Ils vont me libérer, ils viennent de me l’annoncer, il faut que je me prépare à partir !
Quel soulagement ! Je vais enfin retrouver Emilie, je vais enfin sortir de cet enfer ! Pourquoi, comment ? Les réponses viendront plus tard ! Je suis libre ! Et ivre de bonheur !
___________________
Extraits d’une lettre de Jean Delcaux à l’attention de M. le Président de la République
Lundi 7 novembre
[ … ] vous confirmer l’exécution du condamné à mort Thomas Jarmy, qui a eu lieu hier à 21 heures.
Cet homme, je me permets de vous le rappeler, avait assassiné son épouse Emilie dans des circonstances obscures ; or l’ensemble des tests psychiatriques auxquels il fut soumis montre sans contestation possible qu’il souffrait de troubles psychiques graves. Je vous renvoie pour cela au rapport du psychiatre [ … ]
Les témoignages des gardiens et du médecin-chef du pénitencier qui l’accompagnaient sur les lieux de l’éxécution montrent que Jarmy avait perdu tout contact avec la réalité, ce qui est confirmé par ses écrits personnels retrouvés dans sa cellule. Je vous les expédie, ainsi que l’analyse qui en a été faite par le psychiatre. [ … ]
Tout cela pour vous prier encore une fois, Monsieur le Président, de bien vouloir considérer que la peine de mort n’est pas, à mon avis, [ … ]
Titre du livre : Aucun
Nom d’auteur (pseudo) : Kundin
Éditeur : Aucun.
Date d’édition : Aucun
Position des extraits ? C’est un texte intégral.
Mais qu’est ce alors ?
C’est sur ce site : http://www.geocities.com/arnheim8/
Un conseil lit le syndrome du schtroumph à lunettes c’est pliant
Contribution gracieusement fournie par » Ben du Vaucluse »
maeglyr.canalblog.com
Le Chemin
Posté par hiram3330 dans : Apports , ajouter un commentaireLe Chemin
Beaucoup de gens me demandent si ils sont sur le bon chemin,
c’est une question qui revient sans cesse.
Les doutes, les peurs de se tromper de voie,
de faire des erreurs assaillent l’esprit en quête de vérité.
Mais qu’est-ce que le chemin ?
Le chemin n’est-il pas celui où vous vous trouvez à l’instant ?
Comment pourriez-vous être hors de votre chemin ?
Votre vie, les circonstances de votre vie, c’est cela votre chemin, c’est pourquoi
il existe autant de chemins que d’individus et personne ne peut vous dire
de suivre le même chemin que lui.
Votre vie vous met en relation avec les événements les plus propices à votre
éveil et cela avec toute la patience et l’amour de la création.
On a tout le temps qu’il faut et rien ne presse, pourquoi d’ailleurs être pressé
d’atteindre un but, pourquoi cette impatience à désirer autre chose que ce qui est là ?
L’impatience ne fait que créer de l’anxiété et on se prive de goûter la joie de l’instant.
Tout a un sens et rien n’est là par hasard, tout ce qui se présente à vous est ce qui
peut vous arriver de mieux dans le moment présent, même si parfois
c’est difficile ou douloureux.
Les expériences les plus dures à vivre sont toujours des occasions de nous
remettre en question et de regarder en nous même ce qui se passe.
Ce que l’on considère comme erreurs sont en fait des passages
de notre vie qui mettent en lumière nos fonctionnements,
nos rapports avec les autres et avec notre environnement.
On est toujours en train de désirer autre chose que ce qui est là
et on place notre salut ou notre éveil dans un devenir futur.
C’est une croyance de croire que l’éveil arrivera après
avoir travaillé et travaillé encore et que cet éveil arrivera
demain ou après-demain, dans un an ou dans 10 ans.
L’éveil ne s’est jamais produit et ne se produira jamais demain,
dans une heure ou dans 10 ans, l’éveil c’est maintenant,
l’éveil se produit toujours dans l’instant présent,
dans cet unique présent.
Tant que l’on attend qu’il se produise,
le voile ne se déchirera jamais.
On passe notre vie à attendre toujours autre chose,
la semaine on attend le week-end et ensuite on attend
les vacances et ensuite une soirée entre amis et on attend
toujours et lorsque arrive le moment de goûter à la joie de l’instant,
on attend encore autre chose, mais la joie c’est maintenant,
ce n’est pas demain qu’on la ressentira, lorsqu’on ressent de la joie,
c’est toujours dans l’instant présent.
Pourquoi vouloir atteindre un état particulier,
pourquoi désirer s’éveiller ?
Tant qu’on entretient de tels désirs, on est dans le devenir.
On n’a pas à devenir ou à grandir, on est déjà cela, on est
déjà l’infini silence d’amour et cela se révèle lorsque
l’on abandonne tout désir de devenir autre chose
que ce qu’on est à l’instant.
Voir, observer et ressentir.
Etre totalement présent à ce qui est là en cet instant.
On aura beau travailler très dur inconsciemment à conserver
notre identité, une image de nous même ou notre ego,
la lumière de notre présence silencieuse fera irruption
d’une manière ou d’une autre.
Pourquoi être pressé ? Croyez-vous en être à votre première vie ?
On a tout le temps qu’il faut et on a toutes les vies qu’il faut,
rien ne presse.
Cette vie n’est qu’une page dans un roman infini.
On est ici pour goûter à la vie terrestre,
pour explorer et découvrir, explorer comme un enfant
qui va à la découverte de son environnement,
ses découvertes l’émerveillent, ses yeux brillent de joie
et même si il chute, si il trébuche, il se relève
et repart le coeur heureux.
La voie ou le chemin ce n’est pas seulement adhérer à une religion,
à un mode de vie, à une technique ou de suivre des enseignements.
Cela fait partie de votre voie, mais ce n’est pas la voie.
La voie c’est votre vie dans son ensemble
et vous y êtes en plein dedans.
Observez comme toutes les voies qui sont proposées sont restrictives,
on vous demande de faire ceci et cela, de ne pas faire ceci ni cela,
de faire comme ci et comme ça,
alors on fait gentiment ce qu’on nous dit
parce qu’on « croit » qu’ils savent ce qui est bon pour nous.
Oui bien sûr, des effets se font ressentir,
on peut également développer des « pouvoirs » qui vont
satisfaire notre ego et créer une « belle » image de nous même
à montrer aux autres.
Mais l’éveil dans tout ça ? Quand est-ce qu’il survient ?
Après des années et des années de pratique ? Ou peut être jamais ?
En tout cas c’est toujours pour plus tard et
on passe à coté de l’essentiel.
L’essentiel est là, dans l’instant présent.
Alors pratiquez pour le bonheur, pour la joie, mais n’attendez
rien d’autre de cette pratique que ce qu’elle
vous apporte à l’instant.
Soyez heureux et détendez-vous, tout est en ordre dans l’univers.
http://www.eternelpresent.ch/index.html
Lunettes
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentaireLunettes
Espion, barbouze, moi ! Non, certainement pas, tout au plus directeur du renseignement économique, social et politique. Il ne faut pas tout confondre .. les espions, les barbouzes, ce sont les autres ….
De toute manière, on peut toujours chercher des preuves, il n’y en a aucune .. rien, pas l’ombre d’un écrit. Notre groupe n’existe pas, moi-même, parfois, je me demande si j’existe vraiment.
Pas d’existence, mais une devise : L’efficacité prime ! C’est très juste, malheureusement nous ne possédons pas d’archives qui, de toute façon, sont strictement confidentielles et passablement explosives.
Jamais nous ne nous rencontrons tous, sauf autour d’un repas décontracté et excellent .. entre amis.
Pas d’existence, pas d’ordre, pas d’organisation .. juste un cercle restreint de bons copains ayant, par hasard, les mêmes idées et les mêmes buts.
Tout cela est purement fortuit et ne cache absolument rien.
De temps à autre l’un d’entre nous s’absente mystérieusement, après un entretient, en tête à tête, avec moi. Et puis, soudainement il réapparaît lourdement chargé de papiers, photos et enregistrements. Il revient en fait d’un safari vacance et non d’une quelconque mission discrète .. qu’alliez vous penser là !
Et chose curieuse, vous en conviendrez, à chaque retour, peu de temps après, une de nos « relations », alliées ou adversaires, disparaît de manière aussi furtive que rapide. Mais il n’y a, bien entendu, aucune relation de cause à effet .. c’est le hasard de la vie publique.
Bien sûr quelques individus, très rares d’ailleurs, nous accusent de tous les maux possibles et imaginables. Certains même, me fixant droit dans les yeux, parlent d’éminence grise, officieuse, incontrôlée et dangereuse. Moi ?! Candide et naïf comme je suis .. tous mes amis éclatent de rire, et pensent tout bas au prochain safari.
Les yeux de glace examinent la future cible et établissent déjà le rapport final.
Je ne suis qu’un humble militant, comme tous ceux qui m’entourent, pourquoi chercher autre chose d’insensé ?!
D’ailleurs cette remarque désobligeante à mon égard tombe bien, il se trouve justement que demain nous dînons tous ensemble et que, celui qui vient de parler, a une attitude pour le moins bizarre depuis quelques temps.
Enfin, on verra ça demain, ce soir, nous militants de base, nous allons coller quelques affiches. Ce sont toujours les mêmes qui travaillent …. tandis que les autres en profitent, bien moins nombreux depuis le début de nos repas d’amis ..
Chris