Pas un jour sang … 28 septembre, 2008
Posté par hiram3330 dans : Silhouettes , trackbackPas un jour sang …
L’aube ne pâlit pas encore l’horizon pendant que mon regard se perd dans l’infini de la voie lactée qui s’étale, voluptueuse, sur la couche d’un bleu profond qu’est en cet instant la voûte étoilée.
Toutes ces escarboucles semblent s’échanger,sans cesse, une multitude de clins d’oeil plutôt empreint d’une certaine retenue, un peu comme si elles échangeaient, discrètement, des informations sous le manteau de rares nuages gris.
Ma vision tente de s’aiguiser pour percevoir des débris de conversations muettes, des fragments d’images fugaces, des relents de senteurs d’ailleurs, des humeurs de hier ou de demain.
Cette attente me ravit, m’impressionne, me fait frissonner sous le regard goguenard de cet astre lunaire prêt à aller se cacher dans la lumière si puissante de son voisin qui le poursuit apparemment de ses rayons dardant comme des épées flamboyantes.
J’aime à me perdre dans cette contemplation où je peux dialoguer avec moi-même et l’écho que me renvoient tous ces points de lumière qui scintillent, j’aime aussi quelque fois à percer la brume du passé, si proche, et observer les chemins qui s’évasent derrière moi.
Mais là, je suis nerveux, mal à l’aise, crispé, tendu, j’en arrive à frissonner légèrement et ma vue se brouille quelque peu, et la brume trouble cette voûte si profonde ….
Je sens comme un souffle, comme une haleine chargée qui vient lourdement, péniblement, envahir l’espace si beau de mes rêves, de mes joies, de mes envies … un peu comme si une mare visqueuse s’étalait, comme si un maelström se créait, si un trou noir tentait d’avaler des galaxies …
Étrange sensation qui me donne la chair de poule soudain alors que se lézarde une part du voile sali d’un hier que je croyais, que je voulais clair comme une aurore, paisible comme une aube sereine, cool et zen ….
Et oui, un relent brûlant vient racornir des images si souriantes qu’elles en paraissent, qu’elles en deviennent irréelles, si brouillées que je doute, oui je doute de leurs éventuelles existences de ce hier qui s’évapore en un brouillard terne et gras, gluant.
A travers ces nappes de miasmes j’aperçois, j’entrevois, je devine une, non plutôt deux, même plus encore de silhouettes qui s’ébattent sans limites en ricanant en me regardant à l’instant de leur paroxysme duel, voire même plus … et ça c’était avant le n°2 déjà ….. quel … ai-je pu être de sincérité absurde alors que, grimaçantes, ces silhouettes se tordaient … d’ironie aussi … de moqueries … sardoniques …
Quelle dose de mépris je reçois là, quelle déferlante d’humiliation vient me heurter de plein fouet, quel acide vient creuser des plaies qui suintent du pus de mes illusions naïves … un culbuto … un culbuto qui dérive dans la tempête de sa déroute, où démâté, je tente de tenir la mer …
Quel gâchis, quel gâchis pour moi du moins quand le passé d’avant hier vient heurter celui de hier et se mêler inextricablement en des moments où le temps s’évanouit, se dissout comme mes espoirs que j’avais pu esquisser en douceur, lentement, avec patience, pour qu’ils soient forts et vigoureux, durables et bien ancrés. Un avenir .. complice, partagé qui s’évapore ..
Mais cela n’est plus, cela a été écrasé sans aucun scrupule, avili, dans le fond sans hésitation, quasiment sans état d’âme quand la matière s’est enflammée, quand la fugacité a prit le pas sur la pérennité, quand l’illusion des promesses a étouffé la réalité des menteries ….
Saccage, oui saccage semble un mot juste dans cette déferlante de mensonges et de lâchetés, de plaisirs si passagers que maintenant la solitude rôde, érode les contours flous d’un appartement de passage… s’amplifie tant, que n’importe quoi faire pour l’éviter, on multipliera les n° s’il le faut, d’ailleurs ce fut fait il y a déjà si peu car quand je dis n° 2 , ou 3, voire … c’est juste une image,fausse, en plus…. c’est pathétique.
Et l’aube rougit elle aussi devant cette tristesse du spectacle où l’humain ne brille pas, où le brouillard efface les contours, où l’esprit s’égare, où la peur suinte malsaine, où les illusions s’effondrent, où n’importe quoi on fera, n’importe quoi avec n’importe qui comme déjà hier …..
Tristesse se fond avec pitié … souvenirs avec blessures … miroir avec coupures … quel … ai-je pu être,fracassé, une sorte de gigolo dans le fond, on se payait la « philosophie » d’un simulacre de plaisir ….., on pouvait prendre pour pas lourd un pan d’un rêve que je croyais, naïf, partagé, pas cher payé, des soldes presque, un parrainage en promotion quasiment, et puis du moment où existaient les autres, les autres compensations … dès le lendemain, comme la veille, pour un moment, pour un week-end, pour un « voyage ibérique », pour un « stage de formation .. », pour …. expérimenter des « nouveautés », et bien c’est ainsi, sans doute aucun, c’est même probablement en deçà de la réalité …
Pantelant et haletant je reste abasourdi de tant de duplicité malsaine, lâche où la parole factice à couvert la réalité sordide parfois et souvent …. pauvre d’elle j’ai une immense pitié, pauvres autres qui vont eux aussi jouer, gagner des moments, puis en quérir d’autres plus stables, ailleurs … car ils savent eux … que le jouet se jettera …. quand le mécanisme s’enclenche, comment l’arrêter ?
Pourtant encore là, j’ai failli une fois encore, une fois m’écouter, une fois voir de mon regard de l’intérieur, de celui de mes rêves, une fois de plus passer outre même au « petit criquet », me laisser aller à mes …, passer …. mais pour passer il ne faut pas être seul, et l’examen du tableau ne m’est pas favorable, la priorité reste autre, terriblement autre, cyniquement autre, sordidement autre, effrayante … un recours tout au plus et encore, même pas un « bouche trou », c’est terrifiant.
Dangerosité de tels jeux … dangerosité extrême, physique, morale, psychique … qui relève en partie de … mais ainsi va la vie qui est ce qu’on l’a fait, même moi j’ai brûlé sous cet acide imprévu que je n’ai su sentir venir ….. et malgré cela, à cause de cela … non malgré cela pas un jour ne passe sans, sang …
Chris
Juin 6008
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