Le goeland 27 juin, 2009
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juin 6009
Murmure 20 juin, 2009
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentaireMurmure
J’aime ce mot et ses significations qui viennent caresser ma mémoire, mon passé, quelque fois mon devenir .. j’aime sa douceur supposée, sa douceur sonore, sa douceur paisible.
Murmure de l’eau qui s’écoule sans urgence, allant d’une source à mes mains réunies pour la cueillir et l’absorber.
Murmure de parents qui surveillent mon sommeil factice, mon plaisir de les sentir là, si proches.
Murmure de paroles que tu glisses dans la pénombre de notre repos.
Ces chuchotements à peine distincts d’un souffle me font frissonner par leur tintement sur l’onde de ma peau, me titillent dans mon demi sommeil, dans mon espace sacré qui est l’écrin de mes songes colorés, fondent sur la chaleur de mes rêves, résonnent dans le silence de mes pensées.
Peu savent susurrer à faire frémir tout mon être, dans un long frisson frais, comme un serpent vert allant ouvrir les sept portes de l’axe humain … Peu, d’où la valeur dans la richesse de nos échanges, fugaces, profonds, vibrants.
J’aime cette sensation qui picore mes nerfs, qui éclaire mes pensées, qui affûte mon regard …
Murmure, presque silence .. juste musique qui évoque plus qu’elle ne dit, mots qu’il faut deviner, décrypter, dénouer …. Idées à savourer dans cet échange quasi direct, au delà du son …. respiration sereine d’expressions pudiques, éclairage tamisé de concepts incompréhensibles autrement.
Bulle de sensations dans une dimension nouvelle, celle où je puis être parfois, entre l’ici et l’ailleurs …. Là mais là-bas, seul avec une foule composée d’un simple duo qui je peux former ; curieux tout cela, comme un rêve dans un presque sommeil à la tombée de la nuit, à la lisière d’une aurore.
Chuchotement comme le latin des prières de mon enfance, mêlé à l’odeur d’un encens âpre, harmonie des questions et réponses qui résonnaient dans leurs échos, étrangeté de cette musique apaisante, de ces litanies marmonnées, rarement réellement comprises et pourtant déclenchant des frissons sur une chair de poule subite.
Nuage éthéré que cette symphonie à peine perceptible venant ruisseler sur ma conscience assoupie, tourbillonner paresseusement dans l’intimité de ma boîte crânienne, agacer gentiment mes pensées et les images que je discernais tranquillement.
Pourtant cette voix que je vois sur la voie de mes errements est à l’occasion un soupçon acidulée, une goutte de fiel peut en sourdre et venir faire un chemin de cloques …. Mais pas de cris car « cris et chuchotements » est une oeuvre littéraire et non l’expression de mon ressenti ici où là.
Bruissement, comme le frémissement de feuillages sous l’action câline d’un zéphyr printanier, telle est l’une des images pour ce mot sonore que décidément j’apprécie par la douceur de sa tendresse intrinsèque malgré …. quelquefois …. mais la vie n’est pas que de sucre, et le sel pimente aussi nos réalités du moment.
Gazouillement comme la sarabande joyeuse de la tribu de chardonnerets qui nidifie non loin de ma fenêtre et qui m’éveille dans un sourire de sentir cette gaieté ailée ; des trilles viennent, en même temps que le soleil, couvrir ma voix intérieur et les froissements de ton réveil, dans un sourire de perle et l’éclat d’yeux encore embrumés.
Murmure.
Mûres mures, mur …. phonétiquement la langue des oiseaux nous égare dans l’imagination de nos envols sans bornes, pourtant d’une certaine façon les mots aux sons similaires laissent rêveurs eux aussi .. à la réflexion libre de notre esprit sans limites s’agrège le hasard de complémentarités baroques et surprenantes.
En fin de compte … je suis comme toi ; je suis sensible à ces mots dont je ne discerne que la musique et le rythme, laissant à mon inconscience la volupté de les appréhender dans leur plénitude qui est bien hors du son, mais j’aime aussi t’entendre murmurer …..
Comme dans l’océan le chant des baleines m’hypnotise et me charme, dans la voie lactée le murmure des étoiles me fascine car j’y reconnais, sans l’ombre d’un doute …. le tien, et j’aime.
Chris
juin 6009
Dialogue muet 13 juin, 2009
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , 1 commentaireDialogue muet
Oui, un paradoxe ! Apparent … mais j’aime les paradoxes, ils me parlent eux, bien plus que des vérités révélées, bien plus que les fumées des mots brûlants qui incendient souvent les discours, les discutions, les …..
Pour dialoguer il faut être au moins deux, mais qu’est-ce qu’être au moins deux ?
Toi et moi ?
Toi et vous ?
Nous et toi ?
Moi et moi …
Déjà c’est compliqué d’être au moins deux comme tu peux t’en apercevoir d’un coup. Et surtout ça relativise les mathématiques – classiques et modernes – là c’est du concret (en un seul mot).
Être deux c’est pouvoir, à priori, envisager un partage, peu importe le domaine, mais c’est la possibilité de donner, de recevoir, de mettre en commun, voire de déchirer, de s’engueuler, et j’en passe …. que de choses ne peut on faire à deux au moins. Et deux c’est au minimum un plus un (1 + 1), pour l’esprit scientifique .. enfin paraît-il.
Je m’essaye, assez souvent, à être deux avec moi et moi, pour un dialogue pas si serein que ça … mais un dialogue sans interruption, enfin en général .. tu sais comme moi comme il est difficile de se fuir .. Mais je ne déteste pas quelquefois cette confrontation si particulière qu’elle peut en devenir singulière, une sorte d’auto-flagellation pas réellement agréable (je ne suis pas masochiste) mais salutaire à l’occasion (et oui pour le neuf il faut repasser).
Dialogue … et pas monologue.
Être en discutions avec soi-même, papoter avec son reflet, échanger et entendre l’écho de sa voix est et reste une sensation des plus étrange. On dirait, on croirait, on penserait avoir à cet instant là effleuré le brin de folie qui est en nous, qui germe à l’occasion d’un arrosage de pleurs, de sourires également.
Monologue et pourtant dialogue.
Curieusement le fait de parler seul, en apparence, nous fait caresser l’idée pourtant saugrenue que nous ne le sommes pas réellement. De là à envisager un dérapage schizophrènique il n’y un qu’un pas, un « pas », « pas » de la négation « ne pas » … Et non, dans ce cas précis d’échange égoïste avec moi-même ce n’est pas cette facette psychologique qui transpire.
Alors que se passe-t-il ? Un rêve ! Que nenni, il s’agit bien d’un dialogue où l’échange est privé entre notre conscience et notre conscience : non je ne bégaie pas ni ne délire.
N’as-tu jamais parlé « seul », à haute voix, en marmonnant, ou dans le silence de tes pensées, de tes réflexions … celles qui résonnent dans ton crâne, cette petite voix qui n’est audible que par toi, celle que tu entends car les mots muets te parlent, ce sont les tiens.
Étrangeté que cette parole silencieuse dont l’écho roule et se désagrège sur la paroi de ta boîte crânienne, là où gîte ton cerveau et tes neurones agonisants.
Les sons sont assourdissant en cette instant intime où tu échange avec toi même, souvent sans assez de sincérité, car même cette solitude ne suffit pas parfois à la franchise d’un regard lucide, un zeste acidulé…
Curieux cette « manie » humaine de papoter en soi, avec soi, pour soi comme pour lutter contre une solitude envahissante au sein d’une foule égoïste, égoïste comme toi, et moi. Nous en sommes là, et oui ; quelle aubaine pour les « psy » en tous genres qui s’engraissent du dégraissage, difficile et douloureux, de notre cervelle.
Dans ces moments, les miroirs deviennent inutiles, le reflet visuel s’estompe, seule reste omniprésente cette voix muette qui gronde et geint en nous, pour nous, par nous ….. que d’idées jaillissent, de mauvaise foi, de gouttelettes de sincérité, quelquefois de vérités nauséabondes, de chapelets de rires, de grincements crispants. Quel tohu-bohu qui rebondit d’une circonvolution cervicale, à l’étincelle électrique d’un réseau nerveux.
Dialogue muet.
Je me cause, je déblatère contre ce monde qui m’écrase, je distille des demi-vérités et des quarts de mensonges, j’agonis autrui de ma colère refoulée, je ricane sardoniquement de tes défauts qui camouflent les miens, je sanglote de ma petitesse, je m’esclaffle de ma bêtise, je souris de ma naïveté, je scanne mon « intérieur » pour dépoussiérer mon intimité, je racle mes scories …
Muet dialogue.
Que de cris viennent crisser, et s’écraser, dans ma tête lorsque je jacasse en tête à tête, avec moi-même, dans le brouhaha de mon silence solitaire qui m’enserre là.
Le silence est d’or …. la parole d’argent, et mon dialogue intime souvent oxydé .. c’est ainsi pour nous tous qui préférons donc le vacarme d’une foule faussement attentive, à la solitude de notre introspection bavarde et silencieuse. Les mots muets résonnent, raisonnent, avec autant d’aigreur que de miel, autant de fiel que de sucre, autant … Question d’équilibre à trouver.
Mon dialogue s’appaise quand je parviens, avec difficultés, à circonvenir un tant soit peu les échardes et les griffures de mon présent d’hier.
Que d’agitation dans ce crâne que je porte sur l’axe de ma verticalité.
Et toi qui lis en ce moment …. tu t’inquiètes de cette description, de cet étalage de mots et d’idées qui arrivent à te hérisser .. elles sont tiennes aussi, tu le sais et cela ne te plait guère. Pourtant rien d’extra-ordinaire … c’est même d’une banalité commune si tu veux bien y réfléchir, objectivement.
Il fut un temps du passé, où l’on pouvait trouver, gravé au fronton d’un bâtiment « connais toi toi-même et tu connaître l’Univers et les Dieux ». Le bâtiment est une ruine, de poussières de jadis …. la maxime reste présente avec force et vigueur …
Alors n’hésites jamais, jamais à te parler dans la simplicité de ta solitude, à l’abri et sous la protection du dais de la voûte étoilée … mais attention, prends garde … dans cette intimité il faut savoir être sincère, au moins là.
Chris
juin 6009
Papotage 6 juin, 2009
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentairePapotage
Il m’amuse ce terme qui se veut sans grand intérêt .. j’y suis sensible, peut être par son son lorsque je le prononce, l’image que je m’en fais, l’idée qui s’y dissimule, les trésors qu’il peut re-celer, son étrangeté à mes yeux, sa charge émotionnelle …. il m’amuse et j’y suis sensible.
Papoter .. terme de mon enfance, du siècle passé .. mais il me fait sourire par les souvenirs qu’il peut faire re-naître en ma mémoire, les douceurs qu’il camoufle, et même la tendre ironie qu’il peut faire affleurer lorsque je l’ouïe aujourd’hui au hasard d’un détour d’une phrase capturée sans vouloir.
Quand on entend, lit ce mot une kyrielle, une tripotée d’images giclent de notre esprit, de ce qui en tient lieu, mais celles-ci restent attendrissantes, ourlées d’une poussière d’ironie bienveillante, décorées de sourires un brin moqueur, rarement la méchanceté se glisse là .. n’est-ce pas le signe d’une puissance de ce concept d’aspect naïf .. parfois.
Il m’amuse ce terme .. je le sens et ressens chargé de taquineries, de tendresse, de délicatesse et de tolérance .. oui de tolérance … penches toi donc sur cette idée qui t’apparait baroque ici.
Papoter, babiller, tchatcher … comme on dit aussi, clabauder … vi ce mot existe .. confabuler aussi …. tu fais bien de lire jusqu’ici pour découvrir que l’Idée peut être parée de tant et tant de costumes …. paraissant souvent « savant » pour juste te désorienter alors, qu’instinctivement, intuitivement tu « saisis » le concept et sa représentation qui t’es intime.
Et puis, à l’oreille … papoter et papauté ….., excuses moi je digresse …mais je suis proche du palais des pape, et j’ai du inconsciemment déraper sur le verglas de souvenirs givrés.
J’y suis sensible à ce terme .. il évoque en moi bien plus de découvertes réelles et intimes que de verbiages anodins et vains. Lorsque j’écoute papoter je m’efforce d’entendre l’ombre des mots, le coeur des lettres, le goût des syllabes, l’harmonie du rythme, la sonorité d’une voix, toute cette mosaïque qui ébauche, finement ciselée, la silhouette d’où s’envolent ces cascades aux sens multiples.
Papotage.
Amusant la langue, le son camoufle le sens parfois, ici : pas potage, et oui c’est mon cas .. ou même : pape otage, mais là ce sera un titre de thriller non encore écrit. On s’amuse à la recherche des possibilités de détourner un sens premier, de planter une bizarrerie dans une phrase banale, mais dans le fond …. quelle importance, écoutons plutôt le chant des mots qui vient caresser les pavillons de nos oreilles.
Il n’en reste pas moins que l’écoute doit se faire avec attention à tous papotages car au delà des sons, de la musique des mots, se dévoilent des sentiments et des vérités, certes partielles, voire partiales, mais des espaces de sincérités pas toujours conscients, des joies et des détresses bridées, des envies, des besoins, tant et tant de choses qui relèvent de l’humain non dit avec la clarté.
Papotage.
Dans de nombreux esprits, majoritairement disons, il est synonyme de babillage un tant soit peu léger, pour ne pas dire plus .. comme si le fait de papoter devait obligatoirement se restreindre à des platitudes, à des « inutilités » verbalisées, en quelque sorte un remplissage sonore pour que ne s’installât point le silence d’un mutisme partagé, pourqu’un minimum d’échanges sonores puisse avoir lieu entre individus …. ne seraient-ce que des « lieux communs » du style météorologique.
En ce sens donc on pourrait affirmer, pourquoi pas : « pas potage », c’est à dire pas soupe de mots inutiles et stériles, pas un remplissage creux d’un vide sonore in-humain.
Trop souvent c’est plutôt « meubler le silence » qui vient à l’esprit en regard de ce terme …. ainsi des sons pourraient meubler le silence, c’est étrange. Pour ma part ce ne sont pas les sons qui écornent le silence, mais l’émergeance d’idées, quelqu’en soient les formes d’expression, et donc y compris verbalisées.
Et bien sûr … il est quasiment toujours associé aux femmes …., est-ce faux ? Je te laisse juge ….. mais n’oublies pas que le papotage n’est pas pire que la langue de bois qui elle suscite des échardes bien douloureuses. Et puis, en l’homme (masculin) qu’elle est la part « féminine » .. pourquoi ne pas envisager de la trouver par ce biais qui fondamentalement n’est pas un travers.
Papotage.
Allez, ce mot est bien sympathique dans son acceptation commune, très souvent erronée ….. je préfère quant à moi y discerner l’exacerbation d’un manque, plus ou moins important, plus ou moins réel, cela peut même aboutir à la création d’un mur de fumée verbal qui, brouillard de l’intimité, obérerait la sincérité naturelle qui fait si peur à tout un chacun.
Comme quoi d’un mot banal, au sens commun apparemment si simple on en arrive à des réflexions qui nous plongent dans des abimes de perplexité, de confusion, de doutes … mais douter est sain me semble-t-il …
Et bien moi, à moi il me plaît ce papotage d’autant que j’en use, en abuse aussi, lorsque je dialogue muettement avec ces éclats d’argent qui parsèment la nuit quand je lève les yeux …..
Chris
juin 6009