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Théâtre 18 juillet, 2009

Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , trackback

Théâtre

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Un lieu ? Un moment ? Une scène ? Un acteur ? Une Histoire ? Un délire ? Une illusion ? Une réalité ? Que de questions pour un terme de sept lettres et de trois syllabes dont la charnière porte un accent circonflexe .. Insolite.

Antique, tragique, classique, de boulevard, comique …. autant de genres que de d’actes humains, autant de potentialités, de rêveries, de tromperies, d’utopies, de sentiments, de rires et de pleurs.

Art ? C’est ce que l’on dit …. est-ce une certitude ? Je m’interroge …. je t’interroge ….

Acte c’est sûr, magique  à mon sens … saugrenu souvent. Ne relève-t-il pas de l’inconscient, d’une projection de fantasmes, de désirs, de douleurs, une distorsion plus ou moins volontaire d’une réalité dissimulée dans de profonds replis de cerveaux quelques fois en surchauffe.

Expression de complexes, de songes, d’imaginaires, d’envies …. règlement de compte d’un auteur, d’un acteur, d’un spectateur …. exorcisme même.

Il y a l’affiche, les décors, l’histoire, la distribution, la musique, les costumes, la mise en scène, les masques … Il y a tout ce que peut créer l’humain pour exposer sans complexe ses propres névroses dans un but, inavoué, d’auto-thérapie sous couvert de divertissement d’autrui … inquiétant.

Il y a la scène et l’immeuble ….. ou même sans immeuble, le lieu. Un endroit visible à tous, un endroit sous la lumière artificielle de regards aiguisés ; une scène pour être le centre de l’attention, la cible des spectateurs acteurs en leur cervelle ….. exhibitionnisme ?

Décortication .. sous apparence de divertissements, analyse de travers et de qualités, de regrets aussi.

Représentation en un acte, en deux, en d’autres .. succession de plans tronqués, de traits accentués, d’exagérations, jeux de scènes …. jeux, j’en reste circonspect, drôle de jeux de rôles où l’acteur obéissant au metteur en scène, après approbation de l’auteur, incite à te sortir de toi même, à t’expulser de ton intimité, à paraître .. nu dans la beauté et la laideur de ton toi, pour le « plaisir » d’aucuns, sous l’oeil un peu hagard d’une foule qui y voit son propre reflet, pas ses travers obliques.

Ambiguïté

Comment percevoir ce .. spectacle .. dans le fond ? Il amuse, il divertit, il agace, il amène rires et pleurs, il titille l’émotion, il camoufle son effet miroir, il te fait tressaillir, il t’inquiète, il te perturbe, il va chercher dans tes profondeurs des souvenirs, il réveille parfois …. il est un art, un art mineur, un art majeur …. il est la mise en scène.

Il a ses « Molière », cette statuette permettant de remercier de sa concierge à son animal de compagnie, il a ses festivals où peuvent s’étaler les snobismes d’intellectuels grimés, il a ses lieux magiques où souffle l’Esprit…

Avant que le rideau, rouge, ne se lève trois coups sont frappés après une première série indifférenciée … un peu comme s’il fallait organiser le chaos.

Surprenant.

Divers niveaux de vision, d’écoute, d’entente, de ressenti, de réception en fait naissent dès les coups sourds annonçant l’ouverture de la page première d’une histoire à vivre, ensemble et seul. C’est l’aspect magique d’une concentration humaine à l’occasion d’un moment commun aux buts pourtant si éloignés souvent.

De l’art ? Je ne sais, je ne sais définir l’art hors par mon propre ressenti intime qui me fait apprécier dans l’absolu d’un moment sans temps une émotion subite qui vient allumer mon être. Ensuite, ensuite seulement, et éventuellement je tenterai d’en saisir la pourquoi. Dans l’immédiat seul compte cet éclat qui m’attise et éveille en moi un monde autre.

Théâtre.

Curieux que cette « expression humaine » qui n’est qu’un reflet que je cherche sans vouloir réellement le trouver. Ils sont plusieurs à avoir oeuvré pour que, spectateur, je sois entraîné dans leurs tourbillons étrangement mêlés, croyant m’y reconnaitre, redoutant de m’y reconnaître, sachant que je m’y reconnaîtrai à travers l’acteur qui ricane en me regardant sans me voir.

Satyre. Pantomime. Comédie. Drame.

On déroule devant ton regard une portion dissimulée de ta propre vie, celle que tu n’aimes pas regarder dans ton miroir …. celle que tu refuses de reconnaître comme tienne, celle qui te dérange, t’ennuie, t’agace …. celle qui n’existe pas, plus, à tes yeux.

Un spectacle vivant dans l’instant même, représentation d’une minute d’un futur passé, d’une probabilité d’hier et de demain, esquisse gommée d’un souvenir lancinant, mimétisme, reflets, mirage, clichés ….tout se fond et confond comme .. naguère. Ce peut être une farce tragique qui remonte affleurer la mémoire, ce peut être tant et tant que le vertige nous prend, que les actes se succèdent sur les tréteaux de nos chimères.

Et puis vient le terme, les rafales d’applaudissements, dans le meilleur des cas, les salutations aux spectateurs voyeurs, la minute où retombe, rouge, le rideau sur une scène désertée et silencieuse, sans vie, juste des poussières de souvenirs et des échos de mots. Le rêve redevient réalité refoulée, commencent alors les commentaires savants, les analyses sidérales, les rapport psychanalytiques, les rires grinçant car forcés, les fumeuses interprétations d’une pensée qui n’est pas notre ….

Je sors de l’espace confiné de cette foule pour, serein, observer l’espace réel, celui qui est là haut, sur le velours sombre d’une nuit où scintillent tant de clins d’oeil argentés, où parmi ces constellations souriantes je discerne ton regard qui réchauffe mes pas sous la voûte étoilée …. Pas besoin de scène, ni de théâtre ….. la voie lactée reste mon chemin vers …

Chris

juillet 6009

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