On mange où ? 26 juillet, 2009
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , trackbackOn mange où ?
Tel un cri de ralliement claque une fois de plus cette phrase, courte, mais néanmoins d’une certaine importance, avouons-le .. même .. d’une importance certaine.
Question inestimable qui vient secouer l’engourdissement matinal dû au café brioches que je n’ai pas encore fini d’engloutir, alors que le soleil commence à clignoter à l’horizon …. à l’est plus précisément.
Vingt dieux, vain dieu .. la question mérite réflexion !
Un léger frisson d’angoisse in-maîtrisable me chatouille la voûte plantaire du pied gauche, et taquine ma narine droite simultanément .. étrange penses-tu ? Certes, mais tu ne peux pas vraiment comprendre la profondeur d’une telle interrogation existentielle dans notre sphère particulière, voire même assez fermée. Et oui il faut être …. parfait Initié pour en saisir le sel, plutôt que le sucre candi.
Une légère sueur perle doucement sur mon front dégagé … le stress de ne pouvoir apporter une réponse fulgurante, et spontanée, à l’énigme ainsi déposée aux pieds du fauteuil à roulettes. Je me crispe un zeste l’espace furtif d’une seconde interminable, c’est minable dois-je convenir (en un seul mot).
Dans une fulgurante allure défilent, mieux qu’au 14 de juillet, moult lieux de restauration potentiels : allant de l’écossais rapide, au français couic à l’appétit, du double univers à la montée calme, de l’asiatique au turque, de l’inter-administratif à la schtimi climatisée, une foultitude se bouscule entre la paroi de mon crâne et le neurone rescapé et affamé.
D’abord quel est le jour d’aujourd’hui ? Est-ce celui du maquereau et de la morue, celui des frites une fois, celui du kebab, du riz cantonnais ? Je ne sais plus tout cela se brouille comme les oeufs mangés hier. Je risque d’égarer mon appétit pour les brioches qui me reluquent narquoises.
Mince, si je puis dire, et j’ai sous peu (et non soupeux) une réunion de travail collectif pour l’organisation mensuelle d’un repas commun avec débat, d’ébats, des bas, enfin avec cosette …. je suis cuit ! Va falloir réagir et fissa, sinon bonjour la diète !
Instant de stupeur.
Instant d’affolement.
Instant d’hébétude.
Il faut se re-saisir comme sur une poêle à frire pensais-je subitement ! C’est l’honneur de notre corporation qui peut être en jeu …. foin d’hésitation, il va falloir concocter (pas con-coq-thé) l’obligation impérieuse de solutionner cette problématique alimentaire loin d’être élémentaire. On va s’y atteler comme des boeufs !
Heureusement la sonnerie stridente d’un appareil téléphonique entraîne de facto une pause salutaire. Le temps suspend son .. Oui tu connais, je sais. En tout état de cause, la causerie électronique détourne l’attention des membres, présents au petit déjeuner, de la question obsédante autant que récurrente.
Question : dois-je faire moi-même un repas (ouf la plaque est neuve), un menu (ne dit-on pas que ce qui est menu est mignon – comme le filet de boeuf), lancer une consultation (pas médicale), envisager un référendum (avec réponse assurée), expliquer que d’après les derniers sondages même notre poids augmente en général (et en particulier aussi ..), faire découvrir le must du must des régimes (WW, vi, vi tu as bien lu ….), bref je m’interroge ! Que ferais-tu, toi, à ma place ?
Tu n’es pas à ma place ?! Merci de ta sollicitude, de ton soutien sans faille, de ton assistance inconditionnelle ! J’ai compris, je dois donc me dépatouiller seul et sans tâches …., et aussi .. sans délai !
Mesure dilatoire …. mettre en place un apéritif …. dînatoire, bourré (lui aussi) de chips, cacahouètes, petits toasts, de pistache (bien ça, les ouvrir occupe ..), de cornichons (ils se sentiront pas seuls), d’olives (non dénoyautées, c’est plus marrant), mais surtout sans glaçons …. ça peut abréger une telle cérémonie éventuellement.
Envisageons aussi une annonce officielle du type : Repas tiré du sac (hélas ça c’est trop tard), et si on se faisait un végétarien …. cru, n’oublions pas le « sans sel » c’est in ça, pourquoi pas un bio (c’est hors de prix), et un « cannibale » que des viandes et poissons crus … encore un peu frémissant …. extra.
Mais une proposition militante aurait également un bon effet je pense : on n’a pas le temps une grève sauvage vient de se déclarer ! Un peu d’histoire latine je vais vous narrer l’histoire des « vomitoires romains »… Et le Biafra, et l’Afrique on y songe ? Si nous allions aider nos copains des « restos du coeur » ? Au fait avez-vu les dernières statistiques sur le nombre d’obèses ici ? On pourrait se faire une « scène », qui veut être le « Judas » ?
Le carrousel s’accélère aux quatre coins de la bulle que je coince avec délicatesse et habitude.
Bon restons cool, zen et serein ! Un peu de méthode .. d’imagination .. d’intense méditation transcendantale .. bref soyons nous même dans la plénitude de nos qualités avérées et saupoudrées d’humilité de bon aloi, comme il convient à un Grand Mage de l’Idée saugrenue mais utile.
Je me tâte … et m’aperçois avec horreur que je suis pas mûr !
Panique brusque .. poussée d’adrénaline .. re-suée .. vision glauque d’un coup .. oreilles bourdonnantes telles une ruche en folie .. jambes vacillantes .. coeur en « tambours du bronx » .. un malaise pointe méchamment au coin de la périphérie du neurone en surchauffe.
Respiration.
Apaisement.
Illumination …
Ai-je trouvé une solution acceptable, un compromis avec l’ensemble de moi-même, une idée de génie (de moi donc !) ?
Un chouya fébrile je repasse (sans fer) les graines ayant subito jailli dans les circonvolutions de ma cervelle en perpétuelle évolution (et oui c’est comme ça quand on part de bas .. et pas résilles) : arc-en-ciel, feu d’artifices, zeste de talent … oui, je pense donc je suis et j’y crois.
Soudainement je lévite presque, admiratif face à mon Idée, astucieuse, subtile et ingénieuse, j’avoue humblement.
Profitant d’un moment débordant d’un silence religieux, à peine troublé par quelques mastications de bonbons sans sucre ou de chewing-gum sans goût, je tente le tout pour le tout.
Cher(e)s Kamarade(s) et néant-moins collègue(s) je soumets modestement à votre sagacité sage le proposition suivante relative à la possibilité de partager un frugal repas ce midi …
Que ceusses qui le souhaitent aillent se faire cuire un oeuf, que ceusses qui sont au régime aillent déguster une banane, que ceusses qui sont accroc virent dans un faste-foude, que ceusses qui ont mauvaise conscience et mauvaise haleine courent en lieu et place de bouffe, que ceusses qui sont abasourdis grignotent une biscotte beurrée, quand aux autres, mesdemoiselles … venez avec moi on va déguster un produit lactée glacé …. pour commencer.
Enfin rassuré et réconforté par cette brillante combinaison ne pouvant que me satisfaire, j’imagine déjà les galaxies de la voie lactée qui vont scintiller dans ton regard …
Chris
juillet 6009
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Hummmm…. quel humour… subtil !