Digression .. grégorienne .. 28 novembre, 2009
Posté par hiram3330 dans : Digressions , ajouter un commentaireChouette 22 novembre, 2009
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , 1 commentaireChouette
C’est chouette que d’envisager quelques lignes à son sujet, sujet vaste, sujet ancien tant elle est connue depuis .. et même avant je pense.
Ambiguïté du mot aux deux sens qui, ma foi, peuvent se rejoindre à mon goût : Le rapace nocturne et l’expression exclamative. Ces deux là me semblent bien ensemble.
Chouette n’est pas hibou …. comme le montre les noms différents .. je te le dis parce que .. Chouette est un animal sans aigrettes sur la tête, et pour moi (c’est très subjectif) me paraît plus doux et harmonieux. Donc je préfère ! Et je ne suis pas le seul depuis des siècles et des siècles …
Un oiseau de nuit, voila qui peut être fascinant .. il vit lorsqu’en principe je dors, il vit … hors la présence de Sol, mais sous les auspices de Séléné et à l’ombre d’une voûte étoilée.
Le hululement de la chouette a, longtemps, inquiété l’être humain, d’autant que dans la noirceur nocturne il pouvait entr’apercevoir ses yeux un peu luminescent .. quasi hypnotiques. Étrangeté. Étrangeté renforcée par une tête si mobile qu’on peut croire qu’elle tourne à 360°, similaire à l’éclat d’un phare.
Chouette n’est pas satanique.
Elle veille, elle surveille, elle réveille .. elle est là telle une sentinelle, la tête virant tel le râteau d’un radar, attentive, à l’affut d’un mouvement à peine esquissé, d’un bruit glissant dans la pénombre, d’une proie …..
Patiente elle fixe la nuit qui pour elle est aussi impénétrable que pour toi et moi, car en fait c’est l’ouïe qui prime chez elle … oreilles asymétriques elle capte le moindre souffle, détermine le lieu, s’envole et capture sa pitance sans erreur.
Chouette est devenue Symbole.
Mais le Symbole est vivant, il évolue au cours des âges, au cours du temps, au cours des lieux, au cours de l’espace … le Symbole mute et se transmute sous le regard humain, en fonction de la pensée non dite de l’homme, en fonction de l’évolution de l’humanité.
Ainsi la Sagesse présidât à l’origine, notamment dans le monde antique, en Grèce où chouette fut liée à Athéna.
Mais les Romains, eux, eurent peur de ce rapace nocturne qui nichait dans des endroits hors de portée .. cet oiseau devint donc un « buveur de sang », un « porte malheur » pour un peu qu’on le vît en journée .. comme quoi l’angoisse humaine est terrifiante quand elle s’associe à l’incompréhension.
Puis vint me Moyen-Âge et sa ribambelle de peurs incontrôlées .. on clouât cet animal sur les portes pour faire fuir le mauvais sort …. curieuse réminiscence d’un autre « cloué » sur une croix n’est-ce pas ?
Pour ma part, c’est l’image d’un mage accompagnée d’icelle qui naît à ma mémoire … Merlin peut être ! Ainsi c’est une légende Celte, un mythe saxon qui m’interpelle soudain, avec le roi Arthur, Durandal, le Graal, une épopée de chevaliers, une histoire bien riche dans les plis et replis du manteau qui la recouvre, un manteau blanc, comme la chouette effraie (la Dame Blanche) .. un manteau blanc qui un jour portera une croix pattée rouge qui sait …
J’aime la chouette .. pour son symbolisme de Sagesse bien sûr, mais aussi en tant qu’animal nocturne ; les deux me paraissent liés d’une certaine manière, du moins je le ressens ainsi.
Elle veille dans la nuit, quelle qu’en soit la raison .. j’imagine qu’elle vole dans son monde imaginaire propre .. je la vois, le corps immobile, la tête balayant l’espace, l’écoute à son paroxysme, mais ses pensées allant tutoyer les étoiles …
Image onirique. Image ..
La Sagesse .. comme la dent du même nom .. est parfois taquine. Elle pousse, tire, souffle, roumègue, proteste, irrite notre esprit bien plus que notre corps. La chouette reste elle imperturbable dans son immobilité factice et trompeuse : elle veille.
Animal de la nuit, lorsque le soleil a quitté notre regard, jusqu’au moment où les étoiles pâlissent avant que d’aller reposer dissimulées derrière la lumière solaire, animal qui finit et débute le jour … et oui.
Et oui la chouette s’éveille lorsque le jour s’endort, mais le jour, n’oublies pas, commence à zéro heure .. à minuit, mi-nuit ! L’oiseau de nuit commence donc sa journée vers la fin de la nôtre, du moins pour ceux qui ne sont pas noctambules, et son apogée estimée se trouve ainsi à Minuit, heure symbolique des contes, des mythes, des légendes …..
Le début du jour est donc nocturne … selon la bible et la création par le dieu unique : c’est la Lumière qui est issue de la nuit, la nuit est donc pré-existante … et la Lumière en déchirant les ténèbres commence à organiser le chaos … « ordo ab chao ».
Curiosité du relativisme de nos ressentis, de nos connaissances, de nos savoirs, de notre passé présent, de nos rythmes biologiques, de notre psychisme, bref de notre humanité.
Elle m’est sympathique cette chouette, sous un air impassible rien ne lui échappe comme si, impavide, elle savait le devenir, elle devinait le demain, elle était .. devin .. mais cela n’est pas la sagesse … Ce qui peut attendrir est cette boule de plumes soyeuses qui gonfle avec la respiration, s’étend avec les ailes déployées, s’entend à peine dans son vol de chasse …. seul le hululement peut faire naître la chair de poule .. et dans ce cas là, attention, tu deviens « proie » !
C’est ainsi .. tu es « proie » par ta peur, ta peur irraisonnée, ta peur de quoi ? De ta propre crainte, loin du pléonasme, c’est une réalité .. observe donc un miroir …. étudie l’ombre de tes pas …. sois honnête au moins avec toi dans la solitude cachée d’un coin de nuit.
La chouette te chuchote tout cela dans l’ombre blafarde que donne la lune qui reflète la clarté solaire dissimulée .. la nuit étouffe tes illusions, évapore tes sanglots, te libère de tes miasmes .. sous le regard serein de l’oiseau marmoréen. Tu es face à ces yeux immenses seul avec le rapace que tu croyais être toi même .. fol individu.
La « Dame Blanche » t’observe, te perce de son regard mieux qu’avec ses serres, pour aller fouiller, non tes tripes, mais ton coeur. Le blanc lui sied à merveille dans son rôle de magicienne, et non de sorcière comme jadis on l’eut cru .. à tord.
J’apprécie ce rapace à l’attitude si calme qu’il en paraît étrange qu’il dût également se nourrir, comme toi et moi, car comment imaginer des perles de sang venir tacher sa parure … comme une légion d’honneur au revers d’une veste d’un pacifiste éminent. Pourtant la vie nécessite la mort nous en sommes tous conscient.
J’imagine son envol, puissant, quasiment silencieux dans l’obscurité à peine caressée d’un rai de lune .. j’imagine son vol précis indispensable à sa sur-vie, à celle de sa progéniture abritée, un trait blanc qui vient enlever une vie pour éviter une mort …
Chouette.
Chouette mon amie tu éclaires la nuit quand le battement de tes ailes déchire l’air pour te mener au delà de l’absence de lumière ; dans un bruissement discret tu vas quérir ta subsistance, pas plus.
Sagesse …
Tu explores les nébulosités avec la décontraction d’un dandy flegmatique, tu es sereine …. je pense, je crois, je suis sûr que cette attitude t’es venue à force de côtoyer les laitances de cette voie lactée qui apaise quand on contemple, comme toi, la voûte étoilée …
Chris
novembre 6009
1 et 2 novembre 14 novembre, 2009
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentaire1 et 2 novembre
Toussaint et « jour des morts » …
1 et 2 novembre après avoir légèrement déliré sur le 12 novembre, est-ce un signe .. 1 et 2 peuvent se retrouver en 12, mais est-ce là mon propos ? Y vois-tu une logique ? Y a-t-il une logique ? Qui sait peut être la part féminine de ma logique masculine .. et un sens, relatif, de l’humour.
Toussaint – tous saints – fête catholique romaine, c’est à dire fête d’une petite minorité de la planète bleue .. et nous, République « laïque », nous en faisons un jour férié, enfin disons un jour non, peu travaillé .. du moins avant que l’ère « sarkosiste » ne se développe davantage.Tous les saints, les reconnus, les inconnus, les potentiels, les « en devenir », tous .. tous .. tous ensemble on les fête dans la « religion » catholique apostolique et romaine le 1 du mois de novembre.
Au moins pas d’erreur, ni d’omission, on ne vexera personne, on entassera ainsi plusieurs saints par jour, c’est le trop plein … là on n’est pas sensible à la crise .. enfin ça ressemble un peu aux queues devant des magasins le premier jour des soldes. Mais après tout à chacun son saint, même si le sourire peut naître face à ce déferlement.
Un bon point est notable : si nous avons une inflation d’Elus, ne doit-on pas considérer que le nombres des « bons » s’accroit ? Mince j’oubliais que le chiffre de la population s’accroissait lui aussi … ce doit provenir de mon côté utopiste cette pensée saugrenue. Alors, s’il était en fait, de la part de la cité vaticane d’un moyen, détourné, de « propagande » ….? Non, non là cette pensée, j’avoue, est teintée d’un soupçon de satanisme primaire, le pire.
Encore que je n’évoque, conformément à la dénomination du jour, que les saints .. mais il y a aussi les « biens heureux », les béatifiés, et j’en passe …. la cohorte se bouscule au portillon de la notabilité posthume, pour les catholiques bien entendu. Les autres ils s’en .. moquent !
Quant à la date .. elle découle bien évidemment de la volonté « apostolique » de recouvrir, de détruire les fêtes « païennes » d’avant .. c’est à dire en l’occurrence celles celtiques de Samain et d’Halloween qui perduraient trop, malgré l’action « énergique » du clergé combattant. Et de plus, si tu es intéressé par ces aspects, n’oublies pas de « creuser » dans les soubassements du christianisme ésotérique encore occulté aujourd’hui.
Jour des morts.
Jour des tré-passés .. trois pas donc si j’en crois la sémantique, ça peut laisser songeur déjà cette particularité issue de .. loin.
Pour nous c’est le lendemain de la Toussaint .. après les Élus, les ceux qui sont partis, notamment au purgatoire si j’en crois la liturgie romaine à ce sujet. Et il semblerait qu’il y ait foule en ce lieu d’attente, la queue serait plus longue que pour acheter des billets de concert ou de foot, c’est pas peu dire .
Jour des morts, on dit souvent des défunts, des décédés … oui le mot même de mort dérange beaucoup, tout au moins dans les civilisations occidentales … c’est d’ailleurs un peu curieux que cette réticence soit là, en Occident ….. portail de l’au delà, ou du néant, dans les réflexions philosophiques exotériques et ésotériques …
L’homme a craint très longtemps que le soleil ne fut mort, le soir, quand il disparaissait si mystérieusement à l’occident … pour renaître, flamboyant à l’Orient.
L’homme a « imaginé » qu’il en était peut être de même pour lui, poussière de la poussière, quand le souffle s’arrêtait, que la chair quittait les os, que la putréfaction (l’oeuvre au noir) dispersait son corps.
L’homme a ainsi découvert la mort, du moins la sienne … c’est quand même un traumatisme dirait-on aujourd’hui. Et là, la sépulture fut « inventée » pour que le corps ne soit pas dévoré, ce qui est naturel, par les nettoyeurs du règne animal ..
Tant et tant d’évolutions découlent de ce moment ultime de l’humain.
Il a découvert que la Vie était la Mort ! en quelque sorte ….
Ce lendemain de Toussaint n’existe plus, sauf dans le rituel de l’église romaine .. pour la « population » on a mis en commun la fête de tous les saints et celle, si on peut dire, de tous les morts. Certes les saints par définition sont eux-mêmes des morts, mais on camoufle ainsi un tant soit peu l’horreur de savoir que nous sommes, tous, mortels.
Deux jours consécutifs qui commémorent des morts, en premier bien entendu « la crème » : les saints, en dernier bien sûr les autres, les plus nombreux : nous. Oui je dois t’avouer que je ne suis pas un saint .. pourtant il m’arrive d’être qualifié « d’élu », mais c’est une autre histoire que celle là.
J’ai souvent trouvé désagréable cet ostracisme envers nous, la multitude par rapport, non pas à une élite, mais à une catégorie définie dogmatiquement par une infime minorité, au sein d’une population déterminée et de plus en plus minoritaire. Qu’est-ce qu’être un saint « catholique » reconnu comme tel vis à vis d’une foultitude de milliards d’êtres humains, vivants et …. morts.
On enjolive le passé : de mon temps …, voire pire : ce sont toujours les meilleurs …, où même : c’était un saint. Comment parler de « saint » si l’on n’en connaît pas la définition issue du droit canon (domaine de la foi), surtout si l’on n’a pas la même foi que celle romaine, ou pire si l’on n’a aucune foi de type « religieuse » (au sens « église » d’un, de plusieurs dieux), et je te dis même pas pour les athés (ni stupides, ni libertins …).
Bref soyons concis, ces deux fêtes dites « catholique » (regarde donc la signification de ce terme ) sont d’affreuses reprises de fêtes païennes !!! Enfer et damnation … Elles sont mêmes … Universelles … Alors, au delà de l’au-delà, au delà de la « religion », au delà de la « laïcité », au delà …… cherche, comme moi, pourquoi pas avec moi, le sens de tout cela.
Ce début de novembre, ces deux jours premiers sont les réceptacles de tant de « non-dit », ou plutôt de tant de « cachotteries » à découvrir qu’on en reste pantois …. Ces deux jours de novembres peuvent être considérés comme des « cimetières » temporels en quelques sortes, comme des « exutoires » à la peur ….. celle terrible de savoir que, toi comme moi, sommes mortels.
Cette peur est irrationnelle, cette peur est ancrée au plus profond de nous, cette peur …. n’est rien, sinon une facette importante de notre égoïsme.
Tous ces êtres matériels qui nous ont précédé, toutes ces générations, toutes ces poussières qui ont tracé le chemin humain, toutes ces ombres je les vois, moi, dans les luminaires qui éclairent la voie lactée d’infinies scintillations avec lesquels j’échange.
Chris
novembre 6009
12 novembre 9 novembre, 2009
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , 4 commentaires12 novembre
Depuis des années j’aime cette date particulière et chère à mon coeur. Oui c’est ainsi, on peut aussi avoir un coup de coeur pour une date, et non une datte bien sûr encore que ..
Évidemment c’est le lendemain du 11, jour de commémoration pour nous français, pour nous européens, pour nous humains … de la cessation des hostilités d’une boucherie sans nom.
Évidemment c’est aussi la veille du 13, hé oui ce chiffre porte bonheur/malheur pour tant d’humanoïdes un peu superstitieux qui fait que dans des pays anglo-saxon, par exemple, il n’y a pas d’étage treizième notamment dans les hôtels ..
Évidemment la somme des deux chiffres de ce nombre nous donne 3 , le premier ajouté au second arrive à nous projeter vers un triangle, qu’il soit équilatéral, isocèle, rectangle …
Lorsqu’avant j’allais parfois à des soirées « loto » j’entendais toujours avec incompréhension, lorsque ce chiffre sortait du panier : » douze quitte ta blouse » ….mystère de l’oralité d’un jeu dont les fans acharnés connaissent toutes les arcanes de la symbolique numérique ….
Ce douze, c’est aussi la lame du tarot qui représente le pendu .. tête en bas, étrange. C’est également le nombre des tribus d’Israël, des signes zodiacaux, des apôtres, des lacs d’amour d’une corde courant sur les murs d’un Temple, bref .. le 12 c’est pas rien non ?
C’est fascinant les nombres en général, celui-ci en particulier : peut être comprends tu un peu la mienne de fascination à son égard, du moins tu peux le penser, le croire, le supputer, le subodorer, le renifler quasiment.
Bon le douze, on peut éventuellement comprendre, partiellement, mais novembre ?
Novembre ce onzième mois de l’année actuelle des calendriers Grégorien et Julien .. trente jours (comme les trente deniers de Judas) pour ce mois dont l’origine latine signifie neuf ! Pas « nouveau » non ! Neuf – 9 – car il était le neuvième mois du calendrier romain .. et 9 quelle richesse symbolique en plus …
Alors là je vais t’en boucher un coin, un coin d’angle droit qui plus est :
Regarde .. 12 soit 1 + 2 = 3 … 11 soit 1 + 1 = 2 .. d’où 3 + 2 = 5 ….. et cinq est « mon chiffre » à moi qui ne suis pas superstitieux ……. et je peux même aller plus loin. Le 12 du neuvième mois (novembre latin) soit 3 + 9 = 12 ! Et toc, tu en restes baba !! Ha la numérologie, pour un non-matheux comme moi, quel délice …. pour un peu j’en arriverai à te faire deviner mon âge .. oui, l’âge, et mieux .. les âges …
Bon mais je m’écarte de mon idée directrice (si il y en a une ..) et pour compter, je préfère encore mes doigts, ça limite mais c’est tellement plus humain, et j’aime par dessus le marché, outre le compte des doigts, la lecture en braille parfois …. mais c’est un autre conte pour une fois autre qui sait.
Ce nombre douze me renvoie souvent à l’ancien et au nouveau testament .. ne serait-ce que par les douze tribus ….
Au temps de jadis, aux temps de la Palestine, de la Grèce, de la Rome antique … de l’histoire d’origine de la chrétienté quasiment : en ce temps là on causait un peu, beaucoup du christ (avec un « t » en finale), le « messie », celui qui « est oint » (d’huile, pour que ça baigne ..), et en grec on disait : khristos. Bon on en causait pas tant que cela .. c’est après quand on a eu sorti le roman écrit que l’histoire s’est propagée …
Dans la région où je crèche désormais la langue d’oc l’a traduit par Crestian … et de là à glisser vers « crétin »(en franco-provençal), il n’y a qu’une nano seconde … mais il faut assumer la jalousie d’autrui. D’autant que c’est en Pologne que le saint naquit en mourant en tant qu’homme, et oui la sainteté nécessite le passage à l’Orient Éternel … pour ma part je ne suis donc pas pressé …..
Tout ça pour en revenir à l’essentiel … le 12 novembre.
Chaque année, avant que le soleil ne vienne chasser la lune, je me lève en catimini (c’est mieux qu’un pyjama) et vais radieusement contempler l’éphéméride sur lequel s’étale … Oui, une fois l’an à cette date précise depuis la décision papale, c’est le 12 de novembre que je peux me mirer, partiellement, dans le miroir des lettres de mon prénom.
Neuf lettres.
Neuf, je laisse ta sagacité légendaire galoper le long des grimoires pour en déceler les contours symboliques …
Tu n’imagine pas …. le plaisir qui fait rosir mon front de pouvoir me délecter de ces lettres qui sont si attachées à moi, depuis … chut, ça c’est perso ….. je ne compte plus … Mais qu’importe, ce mois de novembre, le 12, reste un moment particulier pour moi, et quelques autres je dois l’avouer ..
Mon prénom me convient, ce n’est pas le cas pour tout le monde .. mais pour moi je m’y suis bien fait, y compris dans ses déclinaisons plus ou moins heureuses .. ses raccourcis ..bref en plus de m’y être habitué je l’ai adopté sans réticence, voire avec plaisir .. c’est déjà ça.
Outre les neuf lettres, celui-ci comporte deux syllabes mais curieusement on glisse naturellement, en douceur de l’une à l’autre .. ce n’est pas une césure brutale, ou gutturale, c’est comme un chuchotement languissant.
Débutant pas un « c », troisième lettre de l’alphabet (un signe je n’en doute pas, nonobstant le « c » de .. vi je sais ..), deuxième consonne .. là aussi : 3 + 2 = 5 quel phénomène qui me fait sourire de contentement ; décidément les chiffres et les lettres sont explicites à celui qui sait les regarder, les admirer, les caresser de son regard d’enfant émerveillé.
Et puis en plus dans ce prénom figure un « h » muet, et ça c’est fabuleux .. muet, silencieux, permettant une pause juste avant le crissement du « r » qui suit, et de la glissade du « i » « s ». Je stoppe un instant avant de poursuivre : « chris » .. diminutif de toujours, diminutif court et long à la fois, diminutif souvent réservé à …. oui, pas à tout le monde, car le « h » muet peut m’aider à être sourd à l’appel incongru …… C’est mon choix.
Poursuivons.
Le « t », le thé .. vert à la menthe qui à un arôme de mon pays natal quelquefois …. Ce « t » rajouté au diminutif est un peut prétentieux … huileux même (voir précédemment plus haut), et puis « christ » ne me convient pas, ça limite je pense, ça confine .. ce « t » en plus bloque la liberté que j’apprécie dans le diminutif réservé … Le symbole de « christ » est « xt » , entr’autre.
« Ian » .. non pas le prénom estranger, juste les trois ultimes lettres du prénom .. « ian », à l’ouïe comme « hi han » du bourricot, de la brèle, de l’âne et c’est marrant ! Je peux me gausser de moi même en décomposant ces lettres et syllabes, ce n’est pas donné à tout le monde non ?! D’autant que « ian » est tout de même d’une prononciation fluide, tel un ru serein courant ses méandres dans la campagne. Oui un côté bucolique en quelque sorte.
Ainsi donc ces neuf lettres – trois voyelles (dont deux identiques) et six consonnes – formant en deux syllabes mon prénom me parlent dans le silence de mes réflexions.
Que chuchotent-elles donc dans le murmure de la cascade de leur succession en farandole musicale ?
Je ne sais si je peux, si je dois le dire, c’est tout à fait personnel, privé, intime … un prénom c’est pas rien dans le fond ; son, ses secrets ne doivent-ils pas rester occultes, uniquement réservés à l’initié qui porte ce blason choisi, parait-il, pas ses parents.
Je ne sais que dire d’un coup, j’en reste rêveur .. j’admire dans mon fort intérieur ces chiffres et ces lettres qui, partiellement, dévoilent un peu mon « moi », pour toi qui lis agacé de ces tergiversations, qui comme un voyeur attendais plus et te retrouve le bec dans l’eau, et pas même celle qui peut troubler l’anisette ….
Comment t’expliquer, comment te faire toucher du doigt, comment t’exprimer les réticences à un dévoilement qui te semble, à toi, minime, voire anecdotique .. Pourtant je t’assure (sans surprime) qu’il en est ainsi .. pour moi, et c’est moi qui écris là, et toi tu ne fais que lire …. chacun son rôle, chacun sa responsabilité, chacun son choix.
Tu es frustré ? je le conçois .. mais je m’en moque ! Oui, je m’en moque car la découverte d’autrui est un long chemin empli d’embûches et non la lecture superficielle de mots en grappes .. Tu vois, il t’appartient désormais d’avancer vers l’autre, et non de l’observer comme un insecte étrange, comme une proie, comme une cible .. c’est également en partie ton reflet …
Quant à moi, ravi de mon prénom, je le clame en silence vers ces myriades de diamants qui ponctuent le dais de la voûte qui me protège et me fascine.
Chris
novembre 6009