Saison 8 mai, 2010
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , trackbackSaison
Banal ce mot, simple le concept sous-jacent, tout le monde connaît, tout le monde sait .. et bien que nenni !
Ce que tu « sais et/ou connais » est-il exact ?
En notre hémisphère nord, en notre contrée dite « tempérée » tu en as conscience intuitivement, ou plutôt tu fais appel à ton inconscient où s’est emmagasiné un fatras d’informations plus ou moins fiables ….
Saison est un laps de temps .. saison se décline apparemment en quatre parties se succédant au cours d’une année, année qui représente un moment de notre planète par rapport, notamment, au soleil.
Saisons, pour nous, enfin pour moi, sont liées aux équinoxes et aux solstices qui ouvrent, tour à tour « une » saison …. Pourtant si pour moi, habitant ici, ce sont ces phénomènes qui ouvrent les saisons, il n’en est pas pareil partout …. cherches un peu et tu trouveras.
Saison est une mesure de cycle, liée à Sol et Séléné, d’une manière ou d’une autre .. et pour nous « rationalistes » (enfin il paraît) ces cycles sont mathématiquement déterminés. Mais est-ce que la Nature peut être obligée par la mathématique à se plier à ces contraintes à la fois réelles, concrètes, mais aussi théoriques, un brin intellectuelles.
Vivaldi et Tchaïkovski sont les deux noms qui éclosent à ma pensée (si, j’en ai une ! …. au moins ….) quand je songe à saison, c’est curieux qu’un phénomène disons physique et astronomique fasse naître, pour moi, des airs musicaux. Mais la musique est elle même mathématique, mais la musique est partout sur terre et dans l’univers, urbi et orbi ….. le silence n’existe pas et les saisons savent également chanter pour moi.
Symboles jaillissent alors, religieux disons (hé oui, éducation judéo-chrétienne oblige) : Noël aux racines bien antérieures à cette naissance bi-millénaire, Pâques et ses cloches (suis mon regard) et ses oeufs (chocolatés bien sûr), St Jean et son prologue si riche d’énigmes, Halloween et nos ancêtres celtes aux druides mystérieux ..
Cycles écologistes (mot à la mode ne crois-tu pas ?) que ces défilements de vie à mort du monde végétal étant sensible tant à Sol qu’à Séléné au sein de Gé nourricière … Même le minéral, imperceptiblement à nos regards fugaces, mue et transmue dans une évolution continue et perpétuelle .. Quant à l’animal, dont nous sommes partiellement, il assume sans état d’âme ses rôles complexes de prédateurs incompréhensibles pour moi. Équilibre pourrait-être ma vision à cet égard.
Saison se décline par … par laquelle en premier ???
Oui pourquoi celle-ci plutôt que celle-là ???
Chacun son choix, arbitraire ou réfléchi, selon ce qu’il ressent, sent, suppute, subodore … selon, qui sait, sa conception de la Vie … selon une éthique profondément ensevelie sous des strates d’histoires un peu biscornues, erronées, manipulées, partielles, partiales, et j’en passe et des biens mieux que pire.
Tu es curieux, un impatient qui piétine sur place devant l’attente d’Une solution que tu penses (heu …), crois .., que je vais te servir à point sur un plateau rutilant d’explications limpides, dans un vase débordant de vagues d’images simplifiées, au bout d’une fourchette d’argent comme une perle d’huître bailleuse.
Non, no, niet, nix, nein, ez, na, pù shi, awa, laa, hayir, nej ! Que nenni point du tout !! En plus d’être curieux, serais-tu une lichée fainéant ?
Les saisons, classiques, sont quatre. Je commence par celle en cours …. Printemps, Été, Automne, Hiver. Tu peux vérifier c’est complet, connu, elles se suivent comme on sait, rien de neuf (non pas le chiffre), rien d’original non plus, rien d’extra-ordinaire, rien de fantastique, rien d’exceptionnel, rien .. Je perçois comme une goutte de déception dans ton regard hagard de tant d’évidence.
Mais ne penses-tu pas que l’évidence est merveilleuse ? Comment une « évidence évidente » peut-elle ainsi accoucher de tant de rêves, de tant de songes bleu, de tant de beauté naturelle, de tant de magie et de mystère qui nous laissent pantois … muet de saisissement face à cet enchaînement qui libère paradoxalement une série coulée d’évolution en boucle.
Le passage, en souplesse souvent, heurté quelquefois, violent à l’occasion, de l’une à l’autre me rappelle fugacement la course du lapin d’Alice au pays des merveilles …. une sorte de film des frères Lumière déjà coloré, parfois un dessin animé aux implications multiples dans l’appréhension des secrets d’une nature rebelle à l’homme .. en un mot le reflet d’une Vie.
Cette ronde saisonnière est toujours une re-découverte de la nature et de soi-même, le temps passe dit-on .. et les saisons peuvent en être les témoins, mais ces cycles se reproduisant nous risquons de finir par croire que tout est quasiment immuable, ce qui est faux, profondément, définitivement.
La question reste posée …. Quelle d’entre ces quatre est la première ?
Bigre, y-a-t-il une réponse unique ? Probablement que oui .. mais pour chacune et chacun de nous .. du moins c’est ce qu’il me semble quand j’écoute, muet, les discutions d’autrui, quand je vois les représentations artistiques, quand « l’information » sort ses « marronniers » , quand les commerçant s’en mêlent, quand les paysans laissent échapper quelques bribes de leur mains calleuses, quand …..
Et puis un « cycle » tel celui-ci peut-il avoir un début et une fin ? Même si je ne perçois pas la durée qui dépasse ma vie actuelle, les saisons, comme un manège enfantin, tournent en quelque sorte ; et tourner c’est décrire un cercle, voire une ellipse, et ces figures géométriques n’ont pas de commencement ni de terme … En ces cas là compte le point centré, central, d’origine plus qu’une ligne circonférentielle qui en naît.
Pour le point central, on verra cela une autre fois …….
Tu trépignes presque de ces mots qui dansent, un peu ironiquement, un peu déroutant, un peu .. taquin ; mais c’est ainsi que je laisse vadrouiller mes pensées, que je laisse glisser mes doigts sur un clavier, que je laisse se dérouler images et sons dans ma rêverie éveillée, dans l’instant d’une éternité …
Tu attends, hé oui, être curieux nécessite la patience entr’autres.
Ma saison .. celle qui est première pour moi, celle que je préfère par nature et par secrets qu’elle dissimule, celle qui sait me susurrer les esquisses de solutions à mes énigmes intimes, celle qui caresse mes pensées, celle qui arrive parfois à percer l’ombre de mon chemin, celle qui me crie muettement des horreurs et des douceurs, celle qui reflète mes peurs et mes espoirs, … celle qui me réchauffe est … l’Hiver.
Trop pensent que l’Hiver, le froid, sont synonymes de mort et de dernière saison …. Pour moi, comme d’autres d’ailleurs et d’ici, c’est la Première, celle qui sert de base, de socle, d’origine à la succession et à l’enchaînement naturel. Certes n’ayant ni début ni fin, le cycle fait que le Premier est le Dernier, que l’Alpha est l’Oméga, que le commencement est ….. Éternel. Et oui médites sur cela ….. visite l’intérieur .. et tu trouveras (peut être) la Pierre cachée.
C’est dans l’apparence de la mort, sous le froid qui détruit les miasmes, que germe la naissance de demain. L’Oeuvre au Noir, la « putréfaction » est vitale à l’éclosion, visible, de la Vie. Vie en tous ses sens, Vie « urbi et orbi », Vie matérielle et spirituelle, Vie dans sa totale globalité.
Oui l’Hiver me réchauffe paradoxalement, car je perçois les frémissements de demain, les envolées qui se préparent, le puzzle qui s’avance, la Parole qui chemine, l’aurore qui pointe …. La maturation hivernale, « hibernale » est un bouillonnement invisible de la Force dont va jaillir la Beauté dans des éclats de Sagesse.
Lorsque la neige vient ouater l’environnement, c’est une couette qui vient couver le grouillement qui se cache encore à notre vue. Lorsque le froid vient figer notre atmosphère, c’est un bouclier qui vient épurer les frémissements à pousser. Lorsque le jour recommence à grandir, c’est l’annonce solsticiale que tantôt est là, prêt à émerger.
Alors, irrésistiblement mes yeux sont attirés, aimantés vers l’empyrée où le scintillement des multitudes d’étoiles me font reconnaître ton sourire et aimer, aussi, cet hiver …
Chris
mai 6010
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J’ai toujours aimé les glaces à l’italienne…
Mais le froid, je le déteste. Il fait mal, à moi et à d’autres.
L’hiver est trop dur pour certains.
Mais ce qui est glaçant, c’est de se mirer dans cette glace qui nous envoie un reflet… Un peu différent du nôtre. Troublant, je trouve…
Bien sûr, tu as raison! La place de tes coms, peu ordinaire sur les blogs, m’a induite en erreur, et le mien s’adresse à la glace…
Saisons, là, je retiendrai « L’oeuvre au noir », bien différente de celle de M. Yourcenar.
« C’est dans l’apparence de la mort que germe la naissance de demain »: il faut avoir beaucoup vécu pour écrire cela…
Mais le sourire entraperçu ouvre parfois l’horizon…