Fenêtre 7 novembre, 2010
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , trackbackFenêtre
Banalité architecturale que voilà …. la fenêtre est comme un oeil pour une façade (d’ailleurs d’aucunes se nomment « oeil de boeuf »), elle est le lien entre dedans et dehors, dehors et dedans .. elle est l’ouverture de l’aération et de la lumière qui viennent animer la vie intérieure de l’édifice.
Une multitude de différentes existent … oui une multitude tant dans la forme que dans la matière, dans la simplicité (voire l’austérité) que dans la complexité (voire le luxe), depuis …. non pas la nuit des temps, mais juste un peu après (disons quelques milliers – millions d’années).
Un trou dans un mur, voilà une réalité incontournable ! Un trou dans un mur …. un passage entre un côté à un autre côté, dans un sens comme dans un autre, une absence en quelque sorte ….. tu n’avais jamais vu ça comme ça …. pourtant voir une fenêtre, voir un trou c’est voir ….. quoi au fait et à ton avis ?
Or donc au travers de cette fenêtre, et selon où je suis situé je vois .. je vois dehors ou dedans ; pléonasme ? Certes, j’en conviens mais au-delà de ce concept que vois-je en vérité ? Et tout d’abord ce « trou » est-il naturel ou bâti …. quel en est le rôle réel, nonobstant sa signification profonde, qui sait symbolique aussi …
Et puis cette fenêtre possède-t-elle un garde fou (non je te vise pas toi, quoique ..), un barreaudage, un ou des volets « électriques », à claire-voie, avec ouverture » à la française « , et j’en passe …. tu n’as qu’à regarder un peu mieux ton environnement quand tu marches (au lieu de papoter avec ce portable greffé à ton oreille).
Bref ce « lieu » commun est passablement compliqué si je m’essaye à en décortiquer la substantifique moelle, et encore là je ne cause que de ce que je vois à l’oeil nu (et il se caille le pôvre), si je m’insinue dans des réflexions (oui ces trucs immatériels qui doivent cogner le crâne de l’homo sapiens paraît-il) jusqu’où vais-je m’enfoncer ?
Je vais rester, hagard, face à mon reflet que je devine dans la vitre …. oui il y a une vitre (souvent), cette surface (plus ou moins) transparente qui est formée de .. sable ! Le sable d’une plage lointaine où le ressac m’entraine vers cette apparition un peu floue qui est la caricature de mon visage dont le souffle, haletant, forme buée et brouillard teintant la pâleur de mon image fugace et évanescente.
Cette fenêtre, quelle qu’elle soit, m’entraine déjà hors de moi (pas de colère ..) en m’aspirant hors d’un de ses côtés qui en compte deux (côtés voyons) car comment rester en équilibre (instable) entre le dedans et le dehors …. sans oublier la vitre, ou autre ferronnerie qui m’agacent et gênent mon passage (oui .. un régime pourrait peut être .. ne rêvons pas).
J’ai souvenance d’avoir observé un drôle de tapis où, entr’autres, figuraient trois fenêtres closes .. oui sur un tapis. Il me fut expliqué un jour différent que ces fenêtres fermées permettaient de privilégier la réflexion spirituelle en tenant hors du lieu les aspects « du siècle » …. Ce jour là j’ai commencé à regarder d’un oeil autre ces « trous » qui parsèment nos édifices … extérieurs.
Les demeures ont toutes une « personnalité », même dans ce que l’on pense être des « cages à poules », des « hache-elle-aime », des « lots -tisse-ment » et cette personnalité, outre la couleur de façade, on la perçoit par le maquillage de ces « yeux » que sont les fenêtres … Similitude de comportement, on peut parfois deviner l’occupant en se mirant dans les « décoration » des sabords de son navire à quai …
Surprise donc lorsque notre regard s’aiguise à décortiquer, comme la coque d’une noix, cette multiples ouvertures dont le « non-sens » laisse pantois quelquefois … Où est l’important de son propre positionnement vis à vis d’autrui .. de soi-même ?
Que de termes, chargés comme un junkie agonisant, pour désigner cet espace vide entre là et ici : baie, croisée, guichet, hublot, judas, lucarne, soupirail, tabatière, vasistas, oculus, imposte pour ne citer que les « corrects » … Chacun d’entre eux diffère par l’image qu’il provoque en mon esprit, en mon imaginaire, en mes souvenirs …
Tu vois … sans jeu de mot …. que ce qui te paraissait banal, commun, trivial même est d’une infinie richesse à celui qui sait voir au lieu de regarder …..
Que ce soit un soupirail de cave poussiéreuse, une baie vitrée d’un séjour, un judas de porte d’entrée, une croisée de chambre, un vasistas de grenier, un oculus de couloir, cela reste profondément un moyen « vital » de communication ….. fondamentalement un espace d’échange, et je te parle même pas des « vitraux » des édifices religieux tel une cathédrale gothique ou un monastère cistercien …
Mois j’aime (oui Moi !) m’accouder à une fenêtre et laisser errer mon regard … peu me chaut d’être d’un côté ou de l’autre …
Si je suis tourné vers l’intérieur, c’est que je cherche une étincelle qui doit luire tout au fond, là bas, tout au fond de mon intériorité et que je me dois de protéger, de raviver le cas échéant, de vivifier en permanence. Cette braise est à amplifier, à développer pour mieux la partager avec ….
Si je suis tourné vers l’extérieur, c’est que je cherche une étoile qui luit tout au fond, là bas, tout au fond ce cette voûte étoilée et que je me dois de protéger, d’amplifier le rayonnement, de préserver la magie qui en émane lorsque mon regard croise sa brillance. Cette étoile là ne se partage pas vraiment, mais elle guide mes pas …
Fenêtre mon amie reste cette ouverture vers le rêve et la réalité, vers l’infini et la proximité, vers …
Chris
novembre 6010
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