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Brun café … 11 novembre, 2011

Posté par hiram3330 dans : Silhouettes , trackback

Brun café

 

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Ainsi fut l’impression, du coin de l’oeil, quand la silhouette passât dans le clair obscur d’un soleil printanier.

Était-ce l’ombre du parasol de la terrasse, un éclat de lumière provenant du ciel qui troublait mon regard, une réminiscence de mon goût (immodéré) pour ce produit préféré par moi glacé, bref d’où me vint cette image fugitive ?

La tête tournée vers cette ombre en plein soleil je faillis trébucher sur le trottoir abîmé, abîmé que j’étais dans mes pensées fugaces dont l’objet restait scotché à ma rétine.

Double éclair des verres rectangulaires de lunettes .. un regard laser noisette, l’esquisse d’un sourire, un mot : bonjour.

Surprenant ce mot, inattendu autant que chantant dans le son d’une voix encore inconnue .. accompagné d’un sourire, franc, venant tel un sucre de canne agrémenter cet instant.

Sourire accentué, accent grave et aigu, circonflexe des sourcil, et pourquoi pas …. bonjour aussi, bonjour sûrement, bonjour aujourd’hui …

Engagement d’un dialogue frôlant parfois un double monologue, apprivoisement en douceur, presque dans un silence chuchoté et partagé, et cela à l’ombre de la terrasse qui amoindrit la brûlure d’un soleil amusé.

Non pas de verre d’eau avec le café, et à boire un verre d’eau autant qu’il remplace, avantageusement, l’incandescence d’un rouleau de « Nicot » … Mais chut … trop tôt encore … et le café vient humecter un bref sourire, un brin amusé, un zeste narquois, une larme envieux.

Les parole, paresseuses voguent sur l’onde d’un zéphyr caressant la chaleur de cette journée estivale, venant d’un coin languissant à une encoignure ombragée pour s’éteindre, vaporisées, par l’impact d’un sourire.

Léger, l’air vibrant amoindrit les ciselures des mots plus chuchotés qu’énoncés … des sujets s’ébauchent, des idées volent, le ton s’affirme, les non-dits s’éclatent tandis que passent des passantes callipyges nonchalantes, au regard narquois, sûres de l’importance de la géométrie physique.

Moments baroques qui filent sans se presser, dans la fluidité de leur minutes bourrées de secondes qui se chevauchent presqu’avec voracité sans la chaleur du soleil surpris de cette vélocité inédite à cette heure ci.

Brun café est donc à contre jour  comme une ébauche de demain à l’aurore, une silhouette droite, figée parfois telle une Massaï  fière toisant le temps infini qui n’existe pas ici, ni là.

Tension dissimulée qui sourd discrètement dans une lueur fugace des yeux, un soupir muet, une crispation subtile et incontrôlable … soucis qui se veulent discrets sinon secrets ..Tension laissant s’évader, parfois, une amorce de sourire venant éclairer l’instant suspendu.

Complexité.

S’étourdir quelquefois, dissoudre le stress dans des verres, des danses, courir comme une ombre dans la fumée d’une crise d’angoisse qui jaillit, volcanique, et s’enfuit, et s’enferre, et .. mais la maîtrise revient, accompagnée de perles salées humectant les joues dans la pénombre de l’ombre.

Fragilité d’une force qui ne peut sans cesse résister aux assauts des sots, les nerfs qui se nouent, l’optimisme qui vacille et tourne sur lui-même  dans des crises combattues et battues …

La noisette des yeux se ressaisit sous les boucles des cheveux pour traverser, à nouveau, le foyer des verres embués d’un passé en mi-teinte où se mêlent noir et blanc.

C’est un chat qui vient réconforter, recharger également ces perles du temps qui luisent de sel, et non d’un sucre candi adoucissant le brun café ..

Caramel soyeux telle est cette luminescence qui transpire soudain à l’éclairage d’un sourire, au détour d’une phrase saupoudrée d’humour, dans l’atmosphère d’un geste ample, en filigrane d’une attitude relâchée.

Mais c’est le mistral qui vient emporter les feuilles mortes et les idées sombres, les éclats de hier, l’amertume de breuvages inopérant, les souvenirs qui traînent çà et là, la poussière de jadis.

Brun café miroite à nouveau dans l’étincelle d’un sourire en dégustant un nième café, saupoudré d’une pincée de nostalgies dont les limbes se dissolvent.

Les hublots carrés laissent enfin errer le regard noisette en direction de la voûte parsemée d’étoiles, dans l’infini imperceptible du devenir qui scintille au plus profond de la voie lactée.

Chris

novembre 6011

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