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Mistral 13 février, 2012

Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , trackback

Mistral

 Mistral dans Billevesees & coquecigrues vent2

Non Frédéric l’écrivain célèbre de la Provence, mais la délicate bise fraiche issue du Nord et balayant le Sud, parfois …

Ce déplacement d’air entre masses froides et masses chaudes me crée un délicat frisson et emmêle ma coiffure lorsqu’il m’atteint, me caresse et me gifle. J’en suis sans voix car sans respiration sous le coup de la surprise traîtresse.

Il est « un » parmi d’autres, ce « hun » là concerne mon « pays » qui se trouve en bord de Méditerranée dans l’axe du sillon rhodanien, cette vallée où il aime à s’engouffrer pour venir me taquiner, m’énerver.

Qu’il murmure ou qu’il hurle de colère, il balaye les traces de mes pas, les effluves du terroir, et quand même sèche le linge … Utile dans sa course il n’empêche qu’il en arrive à me glacer le taquin.

Les anciens pour le combattre, ou du moins l’atténuer, ont conçu des rues plus tortueuses que l’esprit de l’inquisition moyenâgeuse, les façades du nord sont aveugles et griffées par les horions qu’il inflige dans ses crises de fureur …

Mistral, c’est du vent !

En quelque sorte, à l’instar d’Hermès, il participe à la circulation d’air, de l’eau, du feu et de la terre quand, dans sa rage irraisonnée il bouscule les éléments, les transporte comme des armes pour venir m’affronter de midi à minuit, dès que les étoiles pâlissent,  et même au-delà de l’au-delà … car je veille, toujours sur le qui vive, à ne pas me laisser emporter par l’erre de son ire.

Pourtant, après l’équinoxe du printemps, il peut m’être agréable de sentir son souffle venant évaporer la sueur perlant de mon front, comme une bise de la bise en quelque sorte.

Mais bientôt, il menace d’étendre nos feux de la saint Jean aux terroirs de nos cultures, aux murs de nos masures, aux ronces de nos futurs également. Il est terrible comme un tuileur qui barre mon passage, questionne ma mémoire, à la fois rieur et terrifiant dans sa chaleur et sa violence.

Mistral est comme un étendard, il claque en rassemblant par ses tourbillons aléatoires les éléments, les quatre, dans un maelström d’images et de sons fugaces mais insistant.

C’est ainsi que je peux le détester et l’apprécier, tour à tour, dans ses rafales caressantes comme dans ses furies glaçantes ; il est sans barrières, il est une respiration indispensable à relier nord et sud, il est l’air libre de l’humain tout accaparé par la vie de notre planète en cette zone infinitésimale où je vis, attentif à ses humeurs.

C’est un « souffleur », ni « souffleur de verre » l’artisan,  ni « souffleur alchimique », plongé qu’il dans la liberté de ses courses, physiquement explicables … humainement incontrôlables …..

La vallée du Rhône est son terrain favori de « jeu », sans cesse il la laboure comme un paysan le fait de sa terre. Il renvoie avec force et vigueur les pelletés de sable du Sahara que nous amène parfois, enquiquineur, son cousin du sud rougissant nos toitures de ces anciennes montagnes du Hoggar.

Tempétueux il pousse au large l’imprudent naïf voulant fendre les flots d’une mer fermée, l’inconscient … La flamme du drapeau de plage pourtant était là, carmin, comme une larme de sang.

Chaud, après la saint Jean d’été, il va propager la braise rongeant le sol aride et sec, il va disperser la flamme courant de cime en cime des résineux dégoulinant de résine …

Givrant dès l’équinoxe d’automne il vient crevasser les mains de celles et ceux voulant quérir les olives, source de l’or aromatisé de nos cuisines d’ici et de là ; il dévore alors la chair en découpant la peau d’une lame brulante de froid.

Vorace dès la saint Jean d’hiver il vient étouffer toute velléité de conserver une once d’éclat du soleil pâlichon ; il rôde à l’affut du moindre interstice lui ouvrant l’accès à son insatiable besoin vorace d’avaler les degrés Celsius et fahrenheit …

Toi qui va venir découvrir les splendeurs d’un passé immémorial fait de pierres d’un hier bâtisseur, n’oublie pas que tu auras la chance, pas rare, d’avoir aussi le privilège de son baiser câlin.

Pour ma part, quand il vient m’agacer de ses tourments, je l’apprécie tout de même … grâce à lui le ciel diurne est bleu clair, le nocturne bleu foncé et me permet d’admirer, sans voile, une voie lactée qui m’ouvre le chemin de la voûte étoilée … où scintille un sourire …

vent-souffle-280x300 dans Billevesees & coquecigrues

Chris

février 6012

 

Commentaires»

  1. Ce blog est très riche en écritures et en pensées.

    « L’âme est une fleur délicate exposée au vent de la destinée. Les brises du matin la secouent et les gouttes de rosée lui ploie le cou. »
    « Ô mer de délicatesse et de bonté, c’est à tes vagues que nous accordons nos âmes, et dans tes profondeurs que nous déposons nos cœurs, emporte-les donc au-delà de la matière et montre-nous ce que recèlent les mondes de l’invisible. »
    Goelette

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