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Froid 4 décembre, 2012

Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , trackback

Froid

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C’est la saison, du moins là où je réside, de commencer à subir, insidieusement l’assaut vicieux de l’air (de rien) venu du Nord … du Septentrion.

Sournoisement, sans trop de bruit hors les rafale furieuses parfois du Mistral (non, pas le supermarché !!!), un grignotement des degrés centigrades, voir Celsius (pour les anglophiles « Fahrenheit » également) se glisse dans le tube de verre où l’alcool coloré m’indique les degrés qui s’enfuient …

Dans le silence ouaté de la chape pesante de cet air rampant qui vient chasser l’été, je perçois le début de claquement de dents, de tremblotement d’os (bien que la chair soit toujours là), le grésillement discret de la couenne qui débute sa dégradation permettant la stabilisation de ma température corporelle, en un mot ça commence à cailler !

Froid

Il paraît que c’est normal, et même que jadis ce fut des périodes glacières, glaciales qui vinrent, provisoirement, terrasser l’action chaleureuse de Râ, et congeler les primâtes (tu remarques : congeler en un seul mot), nos ancêtres velus et coriaces comme des inspecteurs du fisc (pour nous les salariés bien entendu).

J’imagine, dans un songe bleu, cette marée figée d’eau statique ensorcelée par le démon infernal de l’hiver perpétuel, paradoxe, car l’enfer brûlant peut être celui des gerçures, de la paralysie du sang qui se fige dans notre tuyauterie verglacée soudainement.

Il n’empêche que ces frimas ne brisent point mon goût des desserts lactées chocolatés et autres : supériorité de l’humain sur la nature pense-t-on à tord. Toutefois il n’est pas le temps de gourmander, il est celui de réchauffer à l’instar d’un bec bunsen, d’une flamme fragile naissant dans un athanor dissimulé.

Froid

Il paraît que la saison est l’esquisse de ces chûtes de degrés, de pluies verglacées, de neiges mathématiques, alors faisons avec, mais avec circonspection pour ne pas chuter aussi sur la glace qui décore nos chemins, sur celle qui grésille les pores de ma peau découverte, sur celle que je distingue à peine derrière la buée du vitrage du glacier.

J’imagine, comme à Chartres, un labyrinthe énigmatique dans sa simplicité apparente formé des trilliards de flocons majestueux d’ordre dans ce désordre hiératique et illusoire.

Il n’empêche que la force de cette beauté m’entraine vers la sagesse blanche où se dissimulent des flammes bleutés au nombre impair, et une unique, verte, qui règne comme un chef d’orchestre dans ce silence hivernal, source prometteuse de renouveau cyclique.

Froid

Il parait que bientôt sous peu on va se les geler grave pendant quelques siècles, tu me diras qu’au regard du temps qui me reste je suis pas trop traumatisé  : va falloir songer au crématorium pour aider ceux qui resteront au milieu des glaçons (et pas pour l’apéro !).

J’imagine que l’avenir sera donc blanc, et n’y voit pas une allusion bassement raciste camouflée dans un contexte (aussi en un seul mot ici) réfrigérant.

Il n’empêche que cette idée de claquer des ratiches n’est pas enthousiasmante, sauf pour les arracheurs de dents patentés (pas tentés ? Si, si ils sont tentés).

Froid

Mais que me chaut ce froid si frais qu’il me conserve dans une attitude légèrement givrée (oui bon j’ai entendu ta pensée – unique – et je m’en moque) où je me complais (toujours un en seul mot) sautant du glacier au glaçon.

C’est de saison me renvoie l’écho, agaçant de son bégaiement lassant, comme si j’étais sourd, comme si je ne comprenais pas, comme si cet air frais m’était inconnu. Pourtant il me plait à frémir sous cette caresse donnant la chair de poule, me laissant deviner d’autres plus chaudes.

Tremblotement parfois sous la bise envahissante coulant de la vallée rhodanienne pour aller faire trempette dans la méditerranée, une touriste retardataire qui ourle mes vitres des feuilles mortes non ramassées à la pelle.

L’appel justement, celui d’un rouge queue égaré sous la terrasse et vibrant de l’espoir d’être de gras nanti, belle différence d’avec nous, suant sous l’effort de perdre des grammes avant les « fêtes » …

Mais voilà, le ciel peut être grisonnant, bien plus que nos cheveux, lorsqu’il tente de blanchir pour annoncer les flocons étouffant bruits et mouvements.

Les boules ! Et pas de neige que de subir l’assaut des baisses de températures – hé oui ma bonne dame elles baissent elles – pour nous rappeler que les cycles sont une réalité naturelle, et donc également humaine.

Froid

Hiver ? Non ils ne sont pas synonymes, tout au plus associés à titre précaire. L’hiver est une belle saison, celle qui secrètement est source du printemps, de la Vie, opération alchimique « noire » indispensable …

Froid ? Sensation physique qui nuit à mon bien être usuel, mais pire .. sensation interne, intellectuelle, spirituelle qui décore trop souvent une blessure, une rupture, une maladie ….. une douleur qu’humainement me brise.

Vite une pelisse, vite une source de chaleur, vite un échange thermique.

Que faire sinon lever mon regard pour plonger dans l’espace glacial intergalactique et y retrouver, mieux qu’un soleil, ton regard souriant.

Chris

décembre 6012

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