Vieux 20 septembre, 2014
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , trackbackVieux
Je suis désormais « vieux », ou du moins plus vieux (mais pas trop humide encore), que toi … car toi tu ne sens pas le poids des ans (et non zan) comme moi aujourd’hui.
Vieux, ou si tu préfères « âgé », « du troisième âge (non pas toujours du 3ième type), du quatrième âge (oui tout augmente même pour « ça »), « senior » en bon français (non pas seigneur, saigneur, et j’en passe plus d’un …), bref désormais pour mon anniversaire (annuel tout de même) le gâteau est bien plus gros vu le nombre inflationniste de bougies qui sont nécessaires.
Pour tout te dire je ne sais si j’ai l’âge de mes artères, celui de mon neurone rescapé (je crois), si mes douleurs diverses et variées prennent le pas sur le nombre de mes pas journaliers, si réellement mes plaisirs sont en diminution (parait-il).
Il est vrai que mes articulations grincent quelque peu, il est vrai que parfois la mémoire me fait défaut, il est vrai que mes rythmes de vie évoluent …
Il est vrai aussi que j’aime continuer à apprendre, partout, sur tout, il est vrai que je prends plaisir à la contemplation de la nature et des êtres, il est vrai que le « temps » m’est différent « d’avant », et peu me chaut l’agitation stérile qui cerne mon existence.
Vieux physiquement ? Vieux mentalement ?
Mon vieux je n’en sais trop rien, il m’apparaît que ce n’est pas, pour moi, une préoccupation essentielle aujourd’hui (comme hier) que de regarder passer les jours (et les nuits) tel les moutons qui vont à la pâture de printemps pour engraisser.
L’âge n’est qu’apparence dans le fond, une convention humaine basée tout de même sur les cycles terrestres et cosmiques … je ne suis qu’un infime rouage de cette immensité incommensurable, et pourtant j’en suis (comme toi) un élément vital.
En fin de compte, en faim de comptes, en fin de conte ….. tout cela me semble si relatif que j’en oublie quelques unes de mes douleurs pernicieuses, surtout aujourd’hui qu’il pleut.
Vieux, un mot devenu tabou, imprononçable, inimaginable, « sale », grossier, quasiment une insulte, obscène … Peut être car il se termine par un « x » ? Pourtant l’ »x », majuscule certes, est une représentation symbolique d’une Grande École de notre pays non ?
Et puis un mot où trois voyelles dominent deux consonnes pour avoir cinq lettres en tout dans une seule syllabe … ça me laisse songeur.
D’abord à partir de quand sommes nous vieux ?
Si mes souvenirs restent valables, me concernant c’était …. 10 ans de plus que moi, puis je crois 20 ans, enfin me semble-t-il 30 ans … Aujourd’hui, je ne compte plus … curieux non ?
Qu’est-ce qui caractérise un « vieux » ?
Là je reste dubitatif (non c’est pas une maladie), interrogatif (non j’ai pas encore égaré toute ma mémoire), quasiment muet (non je ne suis pas plus sourd que toi), bref j’hésite sur une (plusieurs) réponse(s).
L’hésitation ! Pourquoi pas une des caractéristiques du « vieux » ? Non, je me laisse aller à la facilité … j’hésite vraiment à considérer cela comme un signe.
La décrépitude ! Alors là, face à mon miroir, je reste septique (non pas comme la fosse du même nom) car, hélas, il suffit de regarder, et de voir autour de soi que celle ci, présente partout, n’est pas l’apanage d’un âge (même moyen).
Le port de binocles ! Même pas vrai, en regard du nombres exponentiel de porteurs de verres (et pas qu’au bistrot – traduction de « bistrot » : vient du russe « vite ». Et oui ! ) y compris les lentilles qui se perdent partout.
La bouche pleine de ferraille, de mélanges toxiques et de plomb, d’implants, et j’en passe des plus vilaines .. Non le dentier n’est non plus le signe distinctif d’une tranche (napolitaine) d’âge présumé.
La moumoute ! Voilà un cygne, hum disons je croyais .. avant .. Mais non les maladies (qui se soignent de plus en plus heureusement), la pollution ambiante, la désertification capillaire gagne du champs, nonobstant la mode des crânes rasés (non uniquement les nazillons et divers fachos hurluberlus et sinistres).
La cane (de Jeanne dixit Brassens) ! Le déambulateur ! Que nenni point du tout non plus, las les frasques inavouables ou pas sont sources de ruptures osseuses et musculaires d’une population d’assis, voire d’assistés, source de fragilité accrue, à cru on ne monte plus à cheval d’ailleurs.
Saperlipopette que puis-je trouver de probant en ce domaine de recherche particulier et général à nous tous ?
Si j’observe bien, tous « défauts », toutes « anormalités » (???), tous ces trucs, machins, zinzins et autres ne sont pas spécifiquement liés au vieux, aux vieux ! J’en reste un peu pantois de cette découverte pourtant évidente.
Et l’état de la cervelle, de ce boyau de la tête qui est, paraît-il, le Chef (d’où le couvre-chef) de l’individu humain (parfois c’est limite) est-il concerné (con-cerné pour certain) ?
OUI ! Mais ….
L’égalité de l’Homme (au sens générique bien sûr) ne peut être humainement qu’en Droit (sans notion de latéralité ici présentement), certainement pas en les domaines attribués au fonctionnement/dysfonctionnement du cerveau, ce tas mou de masse rosâtre enveloppée dans un étui grisâtre … beurk.
De plus existent, hélas (mais que fait Dieu !), un nombre ahurissant de maladies (dont j’ai oublié les noms) touchant cet organe fragile dans sa boîte d’os qui fait courber l’individu, et pas uniquement par ses supposées pensées (si tu saisis ce que je veux dire).
Définitivement, comme la mort (?) je n’arrive point à définir le « vieux » de façon cohérente, même l’âge n’est plus gage de vieillesse (Ô ennemie !), et encore moins de Sagesse (Sophia en grec …), voire cela m’indiffère profondément …
Et toi ?
Houps, excuses moi de te sortir de tes songes bordés du noir du deuil de ta jeunesse enfuie.
Quelle importance ?
Tu commences (parfois tu continues) à craindre le demain d’aujourd’hui pour toi, accessoirement pour celles et ceux qui te seraient proches ; en fait tu crains la mort ! J’ai deviné à ton sursaut et aux borborygmes que tu produits soudainement que c’est ça qui te « fout les jetons », cette crainte qui t’est viscérale …
Vieux et mort ne sont pas synonymes mon pote !
Et puis la « mort » est également la « Vie » ne crois-tu pas ?
Vieux …
Quelle idée as-tu eu de venir, sardoniquement, parcourir ces mots qui maintenant te forcent à réfléchir (comme un miroir sans tain ?) sur ton devenir, ton passé, ton présent (qui n’est pas un cadeau !). Je pense (oui ça m’arrive encore, à moi) que tu me maudis là, ici et maintenant, mais à qui la faute ? Ta curiosité t’entraîne sur des chantiers inhabituels pour toi je devine à mi-mot que tu ne prononces même pas, muet de stupéfaction, et d’angoisse soudaine et irrépressible.
Alors, avoir « toute sa tête » ? Être « vaillant » ? Faire du sport ? Poursuivre sa quête de connaissance(s) et de vérité (?) ? Descendre en soi-même ? Profiter encore (et toujours ?) des « plaisirs de la vie » ?
Tant et tant de question pour ce temps paraissant limité … Oui « paraissant limité » … Je t’invite à méditer là dessus.
Et dans tout ça, le travail ? Oui, le boulot, le turbin, le taf, bref l’activité salariée (un peu) pour subvenir à ses besoins (les naturels aussi), c’est un jalon également non ? Pas à la retraite, pas vieux ! Certes mais cela c’était … avant …
Dans le fond, du verre vide (nostalgie), pourquoi se préoccuper de cette évolution naturelle, innée pour toutes et tous, du moins dans ce monde illusoire. Être vieux physiquement ce n’est que l’évolution des cellules et de la santé (non pas la prison parisienne, voyons !), encore que …
Ce qui compte c’est le moral !
Oui je sais tu te dis « il veut me rassurer, le vioque ! », hé bien niet ! D’ailleurs j’en profite pour te faire remarquer que tu côses seul, et à toi-même en cet instant … sénilité précoce ? Et toc !! te voilà bien marri d’être pris sur le fait, t’inquiètes pas tu n’es pas le seul dans ce cas là. Bien que …
Vois-tu, avec ou sans verres correcteurs et à boissons, c’est tout de même et vraiment une question de moral, de pensée(s), de positivité, d’amour d’avancer sans cesse, de se perfectionner, d’être « curieux » …
En ce qui me concerne, lorsqu’un doute pernicieux vient titiller ma conscience, je lève mon regard vers la voûte étoilée, juste avant l’aube naissante et l’aurore de l’Est, et là, mes yeux du jour trouvent toujours, oui toujours, un regard souriant, complice et réconfortant qui muettement me me fait un clin d’œil débordant d’humour …
Et j’aime
Chris
Septembre 6014
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