Partage 22 février, 2017
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentairePartage
Voilà un « mot » qui laisse songeur …
Partage entraine une image de séparation, plus ou moins, dans l’égalité mathématique. C’est à dire qu’il y a fractionnement en au moins deux morceaux du « machin-bidule » que l’on partage n’est-ce pas ?
Pourtant je m’interroge sur ce fractionnement justement (si je puis dire) qui découle d’actions (si je ne m’abuse) …
Est-il volontaire ou pas ?
Est-il raisonné ou pas ?
Est-il réel ou pas ?
Toutes ces questions se bousculent dans ma cervelle et éclatent elles-mêmes en divers débris in-égaux que je maîtrise ou pas ?
La complexité de ma quête inusitée me vrille le neurone rescapé lui-même d’une scissiparité issue d’un découpage inné ou acquis, je n’en sais plus rien soudainement et concomitamment.
Me voici fort marri d’être plongé dans un bouillonnement d’idées fugaces et explosives déchainant une marée équinoxiale de vapeur brouillardeuse.
J’angoisse subitement !
Mais courage ! Je suis un « partageux » plus qu’un « partageur », en fait je me considère (à tord ou à raison) plutôt comme un « transmetteur » de brisures non cassées de moi-même … cocasse non ?
Pourtant des parcelles de soi, outre les inévitables scories à détruire, sont inestimables à autrui autant qu’à soi-même …. Des parcelles d’un « tout » qui dérive avec nonchalance dans l’océan du « Tout » en désirant se fondre dans cette masse pas plus épaisse qu’un point cernée d’un cercle qui est rond …..
Où me mène cette errance de parcelles parcellaires d’une immense partie de pas grand chose, chose incommensurable et infinie …
Paradoxe ! Enigme ! Méditation !
Comment et pourquoi partager ? N’est-ce point là une bonne question que je nous pose ?
Mais comme me disait jadis mon professeur d’histoire et de géographie : « poser la question n’est pas de fait la résoudre ? »
Je te laisse magistralement juge de cette assertion ne relevant pas de la mathématique, mais plutôt de l’humain et de l’Esprit …
Il n’en reste pas moins que, ni moi ni toi, ne progressons sur ce chemin qu’ouvre le « partage » tant empêtrés que nous sommes dans ce concept théorique qui en réalité … est pratique.
Ahhhh, là est une piste (aux étoiles ?) qu’il serait intéressant d’emprunter (avant que de la rendre bien sûr).
Or donc ce serait « pratique » ? Mais dans quels sens susurres tu l’œil déjà hagard comme en attente du train sur un quai de gare (à toi – Carmen de Bizet) ventilé par un Mistral (d’ici) qui givre tes sens, gèle ton neurone, et fait trembloter la buée de ta respiration haletante ..
Courage tu avances, le sol étant glissant tu n’as aucun mérite hors celui d’éviter la chute.
Partage.
Perplexe suis-je face à ces sept lettres dont trois voyelles qui résonnent en mon cœur feuilleté d’une foultitude de post-it invisibles mais si présents ….. présents que je me dois de distribuer sans avarice égoïste.
Les vibrations des sons de ce mots perturbent mon « ego », le cravachent par un pilonnage sans âge et sans cesse ; me voilà déchiré entre mon « moi » et ton « toi » qui me tend la main que j’hésite à saisir tourné que je suis sur moi-même en me mirant dans le miroir piqueté des éclats de ma solitude acidulée.
Pourtant je me dois (oui, je suis en dette envers moi-même) d’accepter avec joie (pour être moins seul) cette notion théorique d’où coule « tempétueusement » l’action concrète qui fait de moi une partie aussi de toi et d’autres …
Il ne s’agit nullement d’un déchirement, d’une douleur mais bien au contraire d’un éclat de liesse et de rire d’avoir ce plaisir, rare, d’être en fusion avec autrui, même « parcellairement ». Me voici, avec toi, l’esquisse de l’ébauche d’une dilution dans le tout d’où nous venons, et que nous retrouvons enrichis de nos différences et complémentarités.
Bigre !
Tout ça ! Tout cela ! Tout … Oui !
Comme quoi un simple mot peut nous transporter dans les limbes de la transmutation et de la migration de l’Etre .. de l’Âme .. de l’Esprit …
Il n’est pas question ici d’amputation d’une part de moi, voire de toi, mais bien plus d’un envol serein (comme un canari) du et vers l’indifférencié qui nous a, à toi comme à moi, donné naissance en nous laissant émaner, et non s’évader, de Lui pour nous permettre une évolution.
De plus le partage n’est pas un symbole (bien que l’origine de « symbole » soit un partage à réunir …) mais une réalité transcendantale en tous plans, en tous niveaux, en toutes vibrations.
Je suis bien avancé avec ce charabia, ce maelstrom que je ne puis maîtriser consciemment dans l’instant (fugace) qui me donne vertige et tournis.
Je m’essaye pourtant à partager avec toi sur ce concept me tenant à cœur et en esprit …
Et toi, qu’en dis-tu ?
Sacrebleu !
Partager n’est point si aisé que cela, et même au delà de l’au-delà me voici fort dépourvu dans mon désir profond d’échanger d’abord pour en venir à ce fameux partage qui m’apparait comme indispensable à une Vie.
Bon je sais tout est bien nébuleux …
Pourtant …..
Pourquoi pas …….
Partage !
Je persiste, têtu comme la mule de Sancho Panza, à m’obstiner sur ce chemin entre falaise abrupte et précipice vertigineux qui balisent cette Queste ô combien indispensable.
Ce doit être pour avoir bonne conscience, pour pouvoir me regarder dans le miroir de compagnon, justifier ma lutte éreintante contre l’ego qui étouffe et embrume mon moi sous mon toit.
Ce doit être par orgueil, mal placé, par fierté non assumée, par désir de devenir un Homme du Désir.
Ce doit être, qui sait, par nature, par Nature …
Et que diantre !
Pourquoi bêtement chercher une justification à cette pulsion irrépressible qui ravage mes tripes et mes neurones ?
Oui, Je Veux Partager !
Qu’il en soit ainsi …..
Ouf me voilà soulagé d’un gros poids, chiche, qui entravait ma perception intuitive d’un demain déjà présent et ne voulant pas devenir un passé effrité et pollué d’insanes pensées et d’ineptes actions.
Ouf je vais mieux soudainement, et toi ?
Ouf je vais pouvoir passer à autre chose maintenant.
En attendant, levant les yeux vers cette Voie Lactée fascinante j’y discerne un regard un brin goguenard, mais lui … en partage.
Et j’aime.
Chris
février 6017