« Devant la loi » 27 novembre, 2018
Posté par hiram3330 dans : Apports , ajouter un commentaireC’est un des contes de Kafka « Devant la loi » écrit entre octobre et décembre 1914, paru en revue le 7 septembre 1915
« Devant la Loi, il y a un portier. Un homme de la campagne arrive devant ce portier et le prie de le laisser entrer dans la Loi. Mais le portier dit qu’il ne peut le laisser entrer maintenant. L’homme réfléchit et lui demande s’il pourra entrer plus tard alors. « C’est possible, dit le portier, mais pas maintenant ».
La porte de la Loi étant ouverte comme toujours, et le portier s’étant mis sur le côté, l’homme se penche afin de voir l’intérieur de l’autre côté de la porte. Le portier le remarque et se met à rire, avant de lui dire : « Si cela t’attire tant, essaye donc d’entrer alors que je te l’ai interdit. Mais pense à cela : je suis puissant. Et je ne suis que le portier tout en bas de l’échelle. Dans chaque salle il y a un portier, l’un plus puissant que l’autre. Même moi je ne peux pas soutenir le regard du troisième. »
L’homme de la campagne ne s’attendait pas à de telles difficultés ; la Loi doit pourtant être accessible à chacun et à chaque instant, pense-t-il, mais maintenant qu’il regarde plus attentivement le portier dans son manteau de fourrure, son grand nez pointu, sa barbe noire et mince de Tartare, il décide d’attendre quand même qu’on lui permettre d’entrer. Le portier lui donne un escabeau et le laisse s’asseoir à côté de la porte.
Il reste assis là des jours et des années. Il fait plusieurs tentatives pour qu’on le laisse entrer, et il fatigue le portier avec ses demandes. Le portier le soumet fréquemment à de petits interrogatoires, lui pose des questions sur son pays et sur beaucoup d’autres choses, mais ce sont des questions sans chaleur, comme les posent de grands seigneurs, et pour finir il lui dit à chaque fois qu’il ne peut pas encore le laisser entrer.
L’homme qui pour son voyage s’est équipé de beaucoup de choses, les emploie toutes, même celles qui ont le plus de valeur, afin de corrompre le portier. Celui-ci accepte chacune d’entre elles, mais en disant : « J’accepte seulement afin que tu ne croies pas que tu as laissé passer quelque chose. »
Pendant toutes ces années, l’homme observe le portier presque sans interruption. Il oublie les autres portiers et celui-ci lui paraît être le seul obstacle qui l’empêche d’entrer dans la Loi.
Il maudit le malheureux hasard, les premières années brutalement et d’une voix forte, puis, plus tard, devenu vieux, il ne fait plus que ronchonner. Il devient puéril, et comme pendant toutes ces années d’études du portier il a également vu les puces dans son col de fourrure, il finit par prier aussi les puces de l’aider et de faire changer d’avis le portier.
Enfin sa vue baisse, et il ne sait pas si tout autour de lui s’assombrit vraiment, ou si ce sont seulement ses yeux qui le trompent. Mais, dans le noir, il distingue bien à présent une lueur qui surgit de la porte de la Loi et ne s’éteint pas.
Il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre. Avant sa mort, toutes les expériences qu’il a faites au long des années se rassemblent en une seule question qu’il n’a jusqu’alors jamais posée au portier.
Il lui fait signe, car il ne peut plus redresser son corps qui se fige. Le portier doit se pencher beaucoup, la différence de taille entre eux ayant augmenté, à la défaveur de l’homme. « Que veux-tu donc encore savoir ? lui demande le portier, tu es insatiable. » « Tous les hommes sont attirés par la Loi, dit l’homme, mais comment se fait-il que personne, à part moi, n’ait demandé la permission d’entrer ? »
Le portier se rend compte que l’homme approche déjà de sa fin, et, afin que l’autre à l’ouïe évanescente l’entende encore, il lui crie :
« Personne d’autre que toi ne pouvait obtenir la permission d’entrer ici, car cette entrée n’était destinée qu’à toi. Je m’en vais à présent et je ferme la porte.»
Merci Michel K… pour cet apport …
Billevesée … 25 novembre, 2018
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentaireBillevesée …
Douceur du son s’échappant de ce mot quel que soit le ton employé, trompeur ce terme guère utilisé aujourd’hui où « l’écriture » des SMS et autres Textos laisse pantois (ma génération ?) de la singularité d’une pseudo évolution de la langue (de bois ?).
Peu usité donc, et pourtant d’une actualité criante dans un silence de plomb délimité par les « écouteurs individuels » greffés de « longue » dans des oreilles (crasseuses ? Oui parfois !) servant de douves (à sec) d’avec son environnement dégradé par les hurlements insanes d’humanoïdes à l’égoïsme exacerbé.
Ouf, ça c’est dit !
Mais encore ? allez vous me quémander, un sourire narquois figé sur votre face égarée entre l’écran de votre cellulaire portable, et celui de votre GPS d’automobile polluante, le regard braqué, comme une arme malsaine, sur l’écran de votre ordinateur (hors dinateur, or dix nattes heure, …) de bord , mais en fête face à ta face inexpressive soudainement.
Ne sursaute pas ainsi, tu risque d’abîmer tes prothèses auditives indispensables à ton assourdissement volontaire … une fuite de toi-même en quelque sorte …
Un torrent con-tinuel de billevesées diverses et avariées t’inonde le neurone (ce qu’il en reste du moins – pas « du plus » naturellement !) et accentue le marécage boueux de ce qui est, parait-il, ton cerveau (serre veau ?) en bien piteux état …..
Passons ..!
Billevesée sied bien, je trouve (après avoir cherché), à notre contemporanéité quelque peu absurde, dévoyée, voire (horreur !!!) manipulée …
En fait ce terme suranné pour beaucoup, inconnu pour beaucoup plus, décore avec élégance intellectualisée les taches de nos quotidiens …..
N’ayons point crainte des « mots » : il s’agit d’un camouflage sordide malgré la légèreté aérienne de la sonorité mise en œuvre en le prononçant, la préciosité graphique supposée …….
Je suis ronchon j’en conviens !
Mais, mais billevesée reste quand même à la fois un charme et un piège, certains diront c’est kif-kif, je leur laisse cette interprétation fallacieuse … quoique .. qui sait.
Non je plaisante, c’est aussi mon côté taquin.
Toutefois ce terme qui résonne si bien à notre ouïe décrassée, raisonne itou à notre cervelle un peu encrassée elle. Et je ne parle pas que de moi ! Suis donc ton regard dans un miroir …. et toc !
C’est fascinant que de percevoir l’impact d’un mot via sa sonorité, parfois sa graphie, son historicité, son évolution temporelle aussi, bref ça nous rapproche d’un texte (fameux ?) où, dès le début du commencement il est noté : « Au Commencement était le Verbe, ou la Parole … » .
Intéressant que d’aller quérir icelui dans un bouquin qui a fait un tabac (merci M. Nicot), qui fait toujours l’objet de savantes exégèses par sa vision hors de notre sphère matérielle habituelle, pour aller caresser l’infinitude de l’immensité incommensurable … si je puis dire.
Me suis-je éloigné de « billevesée » ?
Ai-je égaré mes pas, mes trois pas, mon trépas en allant farfouiller dans ces lignes d’un Jean ?
Suis-je fantasque, irréfléchi, incohérent ?
Que nenni, mais je laisse aller vagabonder mes pensées (oui j’en ai plusieurs), je file après mes intuitions (oui elles sont plurielles), je course la moindre piste esquissée (oui il m’arrive, aussi, d’avoir du flair), alors ne me jalouse pas, dans une autre de tes réincarnations (si tu y parviens) qui sait si cela ne sera pas ton cas …
Billevesée !
Partir d’un terme plutôt négatif, ou déprécié, voire ironique, cachotier, dissimulateur, et j’en passe et des plus pire …. pour en arriver à un clin d’œil, un sourire, une pincée d’humour … n’est point là la preuve véridique de l’effet particulier de ce mot de jadis, toujours vivant, qui fée et des fées l’expression de celui qui l’utilise par écrit, verbalement, oralement, bref qui en use à bon escient dans la structuration sonore de son expression personnelle.
Voilà donc une richesse, une pépite (au chocolat je préfère), un diamant aux mille feux (mille feuilles pour les gourmands), en dix lettres dont cinq voyelles (pas voyous) et quatre syllabes (comme les quatre éléments d’une alchimie linguistique), qui m’inspirent ce jour et te laisse pantois !
Qu’attendais-tu en cliquant sur ce titre interrogateur et intriguant ?
Crispé tu es face à ma question qui t’interroge bien plus que tu ne souhaiterais …. Voyeur est facile, mais toujours comporte quelques risques : en voici donc un !
Devant ton air que je devine ébahi, je me permets d’esquisser un sourire un peu narquois, après tout « qui cherche trouve » …..
Je divague .. alors que je disais « billevesée ».
J’aime bien ce mot !
Un souvenir d’un passé personnel où je tâtais, avec d’autre, de la « radio libre », dans une « zup » qui plus est .. au sein d’un foyer de jeunes travailleurs … Hélas le directeur d’icelui était un peu, pas trop, enfin nous ne pûmes continuer cette passionnante expérience enrichissante.
Et face à ses courriers « limites, limites » je fus celui (chance, hasard ?) qui trouvât la réponse idoine que je vous livre franco de port : « quand aux allégations d’icelui, ce ne sont que billevesées et coquecigrues » !!!
Oui il fut un temps où je m’exprimais avec une délicieuse délicatesse teintée d’ironie.
Je sais, j’ai changé, peut être même « évolué », qui sait me suis-je posé sur le Chemin du perfectionnement personnel, et de là … collectif ….. On se rassure comme l’on peut non ?
Billevesées que tout cela songes-tu jaloux que tu es (hais, haie ?) tout content (con-tant) d’utiliser ce terme que tu viens à peine (avec peine) de découvrir en glissant ton œil de voyeur dans ce blog qui s’amuse à te taquiner, à te faire tourner en bourrique, à te révéler … à toi-même ; Dur, dur n’est-il point vrai ?
Billevesées que tout cela rumines-tu grognon que tu es devant l’impasse de ta face qui te fixe, hagarde, dans ton miroir embué de tes pensées irritées et mesquines … Dur, dur n’est-il point vrai ?
Billevesées que ces mots qui dansent en farandole, et qui font la ronde autour de ta psyché égratignée, de ton ego agressé, de ton orgueil qui s’effrite (comme on dit en Belgique) en rigolant de ton désarroi que tu ne comprends pas, que tu ne « maitrise » pas apprenti que tu es ; Dur, dur n’est-il pas vrai ?
Mais qu’importe tes états « d’âme » (si tu as ça ….), l’éclat de ce son inaccoutumé balaye ces poussières un peu insanes, un peu étouffantes, ces … billevesées que tu t’es créé seul dans la médiocrité de ta dérive d’un Chemin que, comme tous, tu désirais entreprendre.
Oui, « billevesées » sont en toi (comme la force paraît-il ..), et hors les significations littéraires (et autres), elles expriment ton « mal être » que ton ego récalcitrant projette hargneusement sur autrui .. Transfert ? Hypocrisie ? A toi de voir après avoir entendu … j’espère.
Lève ton regard vers l’infini incommensurable de la Voûte Étoilée, celle qui se terre au plus profond de toi, et discerne, comme moi cet autre « regard » qui te sourit avec compassion au sein de la Voie lactée.
Et dis-toi, comme je le dis : j’aime …
Chris
novembre 6018
Livre … octobre 6018 18 novembre, 2018
Posté par hiram3330 dans : Livre , ajouter un commentaireLivres
Même ne sachant ni Lire, ni Écrire …
Ce mois ci j’ai épelé avec un grand plaisir, entr’autres :
Δ
le livre de SOPHIE CASSAGNES-BROUQUET
« Le Manuscrit de Compostelle«
Δ
le livre de PHILIP K. DICK
» Le Maître du Haut Château «
Δ
le livre de RAMON BASAGANA
« La Damnation du Templier«
Δ
le livre de MARCELLO SIMONI
« Le Labyrinthe du Bout du Monde «
Chris
octobre 6018
Digression … Pierre Perret – La bête est revenue 6 novembre, 2018
Posté par hiram3330 dans : Digressions , ajouter un commentaireJe suis là 2 novembre, 2018
Posté par hiram3330 dans : Digressions , ajouter un commentaireNe reste pas là à pleurer devant ma tombe
Je n’y suis pas, je n’y dors pas…
Je suis le vent qui souffle dans les arbres
Je suis le scintillement du diamant sur la neige
Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr Je suis la douce pluie d’automne…
Quand tu t’éveilles dans le calme du matin
Je suis l’envol de ces oiseaux silencieux
Qui tournoient dans le ciel…
Alors ne reste pas là à te lamenter devant ma tombe
Je n’y suis pas, je ne suis pas mort !
Pourquoi serais-je hors de ta vie simplement
Parce que je suis hors de ta vue ?
La mort tu sais, ce n’est rien du tout.
Je suis juste passé de l’autre côté.
Je suis moi et tu es toi.
Quelque soit ce que nous étions l’un pour l’autre avant,
Nous le resterons toujours.
Pour parler de moi, utilise le prénom
Avec lequel tu m’as toujours appelé.
Parle de moi simplement comme tu l’as toujours fait.
Ne change pas de ton, ne prends pas un air grave et triste.
Ris comme avant aux blagues qu’ensemble nous apprécions tant.
Joue, souris, pense à moi, vis pour moi et avec moi.
Laisse mon prénom être le chant réconfortant qu’il a toujours été.
Prononce-le avec simplicité et naturel,
Sans aucune marque de regret. La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié.
Tout est toujours pareil, elle continue, le fil n’est pas rompu.
Qu’est-ce que la mort sinon un passage ?
Relativise et laisse couler toutes les agressions de la vie, Pense et parle toujours de moi autour de toi et tu verras,
Tout ira bien.
Tu sais, je t’entends, je ne suis pas loin,
Je suis là, juste de l’autre coté.