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Réflexions …. 23 juin, 2025

Posté par hiram3330 dans : Apports , trackback

REFLEXIONS

solitude amère9_n

En cette fin d’après-midi glaciale, mes deux fils viennent me rendre visite, sans prévenir.

L’un est médecin, l’autre ingénieur. Deux hommes brillants, respectés, accomplis.

Il n’y a pas une semaine que j’ai perdu celle qui partageait ma vie depuis toujours.

Ma femme. Mon amour.

Son départ m’a laissé vidé, égaré, comme si le monde s’était effondré sous mes pas.

Nous sommes assis autour de la table, dans ce salon modeste où je vis désormais seul.

Très vite, la conversation glisse vers mon avenir.

Un frisson me traverse.

Et puis, le mot tombe : maison de retraite.

Je redresse la tête, tente de leur faire comprendre que je n’ai pas peur de la solitude.

Ni de vieillir.

Mais ils insistent, avec cette douceur feinte qui masque une décision déjà prise.

Ils m’expliquent, presque gênés, que leurs beaux appartements en bord de mer sont trop petits pour m’accueillir.

Ni l’un, ni l’autre ne peuvent.

Ils évoquent leurs journées chargées, leurs épouses débordées, leurs enfants accaparés par les études.

Une vie bien remplie, disent-ils.

Je propose, avec l’énergie qu’il me reste, d’embaucher une aide à domicile.

Mais là encore, des objections.

Il en faudrait trois pour couvrir la journée.

Déclarées, bien sûr. Trop coûteux, en ces temps difficiles.

Je sens que je perds la bataille.

Ils parlent désormais de vendre ma maison.

Avec l’argent, on financerait le centre.

Ce serait plus simple. Pour tout le monde.

Je finis par céder. Non par choix.

Par lassitude.

Je me tais. Je ne leur rappelle pas les sacrifices.

Les nuits blanches à travailler pour payer leurs études.

Les vacances annulées.

La voiture jamais changée.

Tout ce qu’on n’a pas eu pour qu’ils ne manquent jamais de rien.

À quoi bon maintenant ?

Je range mes affaires en silence.

Toute une vie dans deux valises. Deux.

Je pars.

Vers un ailleurs plus froid, plus lointain.

Une maison de retraite. Loin de mes fils.

Loin de mes petits-enfants.

Ce soir, seul face à ce vide, je réalise une chose amère :

J’ai su leur transmettre des savoirs, des diplômes, des outils…

Mais j’ai oublié de leur apprendre l’essentiel : la gratitude.

C’est aussi ma faute.

À trop vouloir combler leurs besoins, nous avons oublié de former leur cœur.

Leur apprendre à mériter, à contribuer, à respecter.

À essuyer une assiette, à tenir un balai, à dire merci.

À donner, et pas seulement recevoir.

La gratitude ne naît pas toute seule.

Elle s’enseigne.

Elle s’incarne.

Elle commence par le respect.

Par la reconnaissance de ceux qui ont donné, parfois jusqu’à l’oubli d’eux-mêmes.

Un jour, eux aussi vieilliront.

Et ils espéreront, à leur tour, être traités avec amour et dignité.

Mais cela ne s’achète pas.

Cela se sème.

Alors, apprenons à nos enfants les valeurs essentielles.

Et surtout, n’oublions pas de tisser avec eux des liens faits d’amour et de respect mutuel.

SOURCE : LE NET

Commentaires»

  1. Et tu es là, comme désarmé. Ils sont venus te déshabiller, comme le cadavre avant crémation. Sans se poser la moindre question.
    Leur condition les a formés à décider, à trancher de haut. L’un rédige des ordonnances, l’autre sait choisir « comme il faut ».
    Comme des requins, à la curée, la solution ils l’ont ruminée.
    Vendre ta maison !! L’idée n’a pas surgi sans y penser!
    Quelle que soit l’éducation initiale, la formation adulte dans la vie transforme en norme l’insupportable. Inutile de regarder en arrière. Réagir ne peut qu’être violence/réponse à la violence….

    Dernière publication sur le radeau du radotage : Questions pour un champion

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