Demain la fête 22 juillet, 2008
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentaireDemain la fête
Le feu d’artifice, multicolore, éclate brusquement pour le début du carnaval. La ville toute entière est en liesse et en folie tandis que les gens se bousculent et dansent dans d’immense éclats de rire joyeux.
C’est la fête, c’est le carnaval.
Une fois l’an la foule se retrouve et frémit à l’unisson des rythmes endiablés dans un tourbillon de costumes et de masques sentant bon la gaité.
Hommes, femmes, vieillards et enfants, tous gesticulent et s’amusent au cours de la plus longue nuit de l’année.
La musique nous assourdit, la sueur pique nos yeux, les voix s’éteignent d’avoir tant crié, les jambes plient sous la fatigue.
C’est la fête, la fête populaire.
Les pétards éclatent comme notre allégresse en longes étincelles brillantes et lumineuses comme l’éclat de tous ces yeux exorbités. Une troupe de ménestrels improvise à la viole un quadrille endiablé, et, plus loin, ce sont des troubadours qui jouent une chanson de gestes.
Nous revoilà au moyen-âge l’espace d’un souffle d’été.
Les armures brillent dans leur vacarme de rouille, les hérauts d’armes laissent percer un sourire satisfait quand le serf pose sa faux et son gourdin.
Aujourd’hui c’est la fête pour les puissants comme pour les pauvres, pour le Roi comme pour l’esclave ; c’est la fête de la joie et de l’oubli Tous sont amis, exploités et exploiteurs, sang bleu et sang rouge, brigands et chevaliers. En haut, tout en haut d’un donjon claquent les étendards sous la brise qui agité et attise les torches de résine odorifante.
Que le bon peuple se défoule et s’étourdisse cette nuit !
Dans le parc du Louvre comme dans les rues de l’ancienne Lutèce, gentilhommes et manants se réjouissent aussi dans un délire de clavecin pour les uns, de luth et de flûte pour les autres.
Ah ce bon Roi Louis le seizième, dommage qu’il ait la cour de profiteurs.
Les jardins royaux ruissellent de gaité et de stupre, les rues de la Cité, étroites et tortueuses, sont bourrées d’un peuple plein d’ivresse et de parfum.
C’est le carnaval immémorial, dans la nuit des temps.
Quelle chaleur, quelle beauté et quelle ambiance autour des tavernes et des bouges malfamés ; les spadassins s’amusent eux aussi, côtoyant le bourgeois et le noble. Abolition des privilèges dans l’hystérie commune.
Cette année, une fois de plus, la fête est une éclatante réussite en ce treize juillet de l’an mil sept cent quatre vingt neuf …
Chris
Bascule
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentaireBascule
A l’orient une nappe rougeâtre nait et s’étend, prend de l’ampleur et noie peu à peu le ciel dans son ensemble.
Un jour nouveau accouche dans le flamboiement d’un soleil qui s’élève et disperse les limbes des ténèbres.
Assis près d’un ru je sors lentement d’une longue torpeur passée, à l’abri de la voûte étoilée, par la voie lactée où mes pensées se sont heurtées et meurtries.
N’est-ce point l’explication de cette aube ensanglantée …
Un hibou, solitaire comme moi, m’a tenu compagnie au long de cette nuit interminable où mille clichés se sont succédés, ourlés de rires et de pleurs.
La rosée peut être me fait frissonner et me réchauffe par ses larmes brillantes qui me cernent et me renvoient tant d’images que je ne sais plus discerner la réalité du songe.
L’écho des montagnes me chuchote à l’oreille, sans aucune complaisance, mes doutes et mes peines, mes espoirs déçus, brûlant d’acide et d’amertume que je croyais enfouis au plus profond de moi-même ; regard souriant … douleur … tendresse … dérision … impassibilité … trahison … gaité … confiance … goût de fiel …
Tout se mêle, se confond, tourbillonne, m’obsède et me laisse vide et désorienté, triste …
La brume se lève, la brume épaissie : étrange.
Bascule.
J’ai du m’assoupir.
Devant mes yeux rougis un curieux paysage prend forme, comme au travers d’un kaléidoscope que j’ai eu, naguère, lors de vies antérieures.
Issue du brouillard, surveillée par Hadès et Perséphone, se découpe une bizarre apparition qui se moque de Rhéa et de Pluton au galop endiablé.
Eole, au souffle apaisant, est lui même brisé par la cruelle et impitoyable Aphrodite qui vient me narguer et se moquer de mes plaies béantes, aidée par Mnémosine.
Même Morphée me fuit et me laisse pantelant et glacé d’une sueur froide imbibée de souvenirs, si proches, qui font mal à la vue de cette terrible déesse inconstante et blessante.
Une forêt de dévoile au son de la flûte de Pan qui, souriant, approche d’un pas de danse entouré d’un vol d’eiders pour une brève trêve.
La ronde des planètes défile au rythme des jours : Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus, Saturne …
En un rire grinçant Aphrodite casse l’harmonie et me fait sursauter comme Melpoème, hier.
Iris, compatissant, vole à mon secours encouragé par Sylvain, Flore et les Oréades, me permettant de respirer un peu avec l’aide de Dionysos qui dispense l’oubli et renvoi les tentations de Thanatos.
Hélas la crainte gagne et s’enfle quand Typhon m’entraine et me roule vers les Sirènes de Protée.
Et un rire sardonique, ironique jaillit lorsque Cerbère m’ouvre la porte en me faisant chuter dans les bras de Thanatos alors qu’elle, Aphrodite, ne cesse de rire.
Chris
Nostalgie
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Tout au long de ces immenses couloirs poussiéreux encombrés des portraits austères de mes illustres ancêtres, je flâne.
Dans ce majestueux manoir de famille, quelque peu décrépit, je songe à notre splendeur passée, aux temps souriants où le sang bleu qui coule dans mes veines avait une réelle signification, à l’époque des épopées guerrières.
Désabusé je contemple ces vestiges sans âge lourdement chargé de gloire et de prestige. La lutte contre l’infidèle païen ou la défense du Roi avaient bien une autre allure qu’un quelconque conseil d’administration.
Nous avions des gens, serfs et manants, pauvres mais heureux et confiants ; les haras retentissaient de hennissements joyeux.
Las, tout ceci a bien disparu dans la folie de nos jours autant brefs qu’agités en vain.
Le royaume d’alors était vert et la vie douce, troublée que par les chasses au renard, les soirées près de l’âtre, la guerre pour le suzerain, la lutte contre le brigand des grands chemins.
Une fois l’an un équipage de carrosses étincelants nous menait à la cour royale pour un bal sans commune mesure.
Au long du parcours des sangliers gras coupaient parfois notre course, sans complexe. Lieue après lieue, auberge après auberge, la chevauchée au travers de bois giboyeux nous rapprochait de la capitale la plus illuminée d’Europe pour répondre à l’appel du monarque qui régnait., débonnaire, sur tous ses sujets nobles et roturiers, clercs ou laïcs, gentilhomme ou vilain.
Quelle époque faste !
Là-bas des bouges sordides accueillaient les rendez-vous secrets des gredins et des gens de qualité pour d’innombrables marchandages ; cela au moins n’a guère changé … Les espions, les truands et les ribaudes pullulaient autour de ce halo nébuleux qui ceinturait la cour : cela aussi n’a point évolué …
Des duels aussi, pour l’honneur ou à la rigueur pour le plaisir, jamais pour l’or vil, certes nécessaires, mais méprisable.
Oui, tout est bien loin maintenant. Qu’aura ma descendance lorsque je reposerai, enfin tranquille, dans le petit cimetière proche de notre chapelle ?
Pour l’instant, moi le châtelain, je me repais avec ma femme de ces temps jadis qui virent notre apogée, puis notre fatale et triste déchéance.
Le contraste est saisissant qui m’emplit de nostalgie.
Chris
Mirage
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentaireMirage
Sans interruption, en rang serré, les vagues agonisantes viennent s’évaporer en léchant une dernière fois cette immense plage d’or où rôtissent tant et tant de vacanciers.
La brume, depuis longtemps dissipée, a laissée place à l’étouffante chaleur de l’été qui écrase et brûle tout, brouille la vue en troublant le paysage.
Des mirages se font et se défont au gré de la brise légère, allant d’un banc de sable à un navire fantomatique et égaré.
Armés de sceaux et de pelles, une ribambelle d’enfants jouent, indifférents à l’étouffante atmosphère, comme doués de pouvoirs étranges et irréels.
Une multitudes de parasols parsèment la grève en une armada tassée de champignons multicolores et dérisoires contre le plomb de ce ciel limpide.
L’onde, tiède et salée, dialogue en murmurant avec elle-même, troublée par ces corps noircis qui l’écartent et la violent sans scrupule.
Une mouette, déroutée et coléreuse, jette son cri perçant ne trouvant pas une once de terrain libre pour se reposer, triste d’être condamné à une errance perpétuelle au dessus de ces tonnes de viandes rôties et immangeables.
Mirage … mirage … mirage …
L’air se tord et se love à la recherche, vaine, d’une fraicheur enfuie.
Mille reflets s’entrecroisent, un peu perdus, sources d’images du passé et du futur.
Grésillement d’huile, bruissement d’eau, clapotis de nageurs paresseux.
Mirage … mirage …
Un livre feuilleté laisse s’évader quelques caractères d’imprimerie où règnent le rêve d’un autre monde ; solitude et regret.
Un bonhomme, espiègle, verse des myriades de grains jaune sur les pages abandonnées d’un ouvrage délaissé par la sieste souveraine.
Souvenirs … espoirs … nostalgie … tendresse … regrets … gaité … tristesse … Solitude.
Mirage …
Un collier de larmes salées s’écoule, sans bruit, sans heurt, sans fausse pudeur, d’un regard qui se perd dans l’ailleurs de hier, là où se mêlent souvenirs et regrets, rêves et regrets, envies et regrets.
Insolation ? Coup de chaleur ? Coup de coeur ? Sursaut ?
L’instant c’est envolé si loin, si loin ; comment rattraper ce fragile édifice qui s’enfuit rongé d’erreurs et d’incompréhension ; il fait si chaud.
Le ciel, doucement, endosse sa toge vermillon lorsque le soleil à l’aura pourpre, peu à peu, plonge dans la mer de cette côte pleine d’illusion.
La vie, un peu factice, un peu superficielle, un peu cendreuse, paraît renaître sous l’impulsion de centaines d’artifices fallacieux, d’artifices dérisoires se dissimulant derrière une bien fine et délicate impression de gaité.
Et la nuit s’installe, peuplée d’une nuée de rêves, de pensées, teintée d’un brin d’amertume due à ce mur pourtant poreux et vacillant dont le seul ciment est un mélange d’incompréhensions, de fierté toujours bête et de silences dévastateurs, sous le regard narquois et d’un bleu glacial d’une lune assassine.
Chris
Bannière rouge
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentaireBannière rouge
En ce temps là était le capitalisme monopolistique d’Etat.
Les françaises et les français se trouvaient sous le joug conjugué de l’emprise totalitaire d’un Etat tentaculaire d’une part, et, d’autre part d’une carence historique et objective au niveau de l’intellect collectif.
Et puis, grâce à l’action décisive de l’avant garde prolétarienne, exprimée par le Parti Communiste de France, le communisme international a transformé, dans l’intérêt même du peuple de France, les libertés formelles d’un libéralisme capitaliste en libertés réelles d’un centralisme démocratique.
Alors fut la Révolution, alors fut l’aurore du socialisme scientifique et démocratique.
Les masses populaires exploitées devinrent libres grâce au Parti unique unifié et à sa courroie de transmission, le Syndicat unique unifié.
Plus de problèmes matériels, idéologiques, philosophiques, et même sentimentaux ; le Parti, dans son immense bonté, agissait et pensait pour les travailleurs libres.
Hélas, manipulés par la réaction conservatrice et fascisante, les traîtres à la cause du peuple, les espions à la solde du Grand Capital, de tristes vipères lubriques sociales démocrates, voulurent briser cet immense espoir des masses laborieuses libérées et de son expression bienveillante : le Parti Communiste de France.
Grâce aux ancêtres historiques : Marx, Engels, Lenine et au phare du socialisme, le petit père des peuples Joseph Staline, ainsi qu’à son continuateur logique Georges M., l’impérialisme néo-libéral du capitalisme sauvage et inhumain fut écrasé, sans haine mais sans faiblesse aucune.
Alors s’ouvrit enfin l’âge d’or d’un monde libre et heureux sous la bannière rouge du drapeau soviétique, après l’anéantissement total de la bande des socio-traitres, des socio-révisionnistes que furent les chinois vecteurs d’un social impérialisme néfaste au bonheur simple du monde du travail.
Moi qui écris ces quelques lignes, j’ai eu la chance de vivre cette époque historique, exaltante, et aujourd’hui j’en suis le témoin encore vivant ..
Laissant ce témoignage personnel pour l’édification de la jeunesse joyeuse, j’ose espérer que je quitterai bientôt enfin le fin fond de ma geôle du goulag n° GM3651 …..
Chris
Evasion
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentaireEvasion
Les paupières closent d’avoir longuement fixé le coeur de cristal de la boule, les nerfs dénoués, le coeur apaisé, le corps au repos, mon esprit s’échappe des contraintes physiques d’une enveloppe bien imparfaite.
La corde d’argent brille intensément lorsque je m’élève mollement en détaillant, dessous, mon apparence illusoire enrobée d’une aura claire et fluctuante. L’espace-temps se déchire pour moi qui vais dans l’astral, instantanément, dans ce plan supérieur où vaquent les intelligences désincarnées aux perceptions démultipliées et sans limites.
J’atteins sans difficulté le Tout dont nous ne sommes qu’une infime parcelle soumise aux réincarnations et au karma perfectible, et là je m’illumine à ce doux et chaud contact permanent.
L’homme n’est pas à l’image de Dieu ; l’homme n’est qu’une ridicule goutte d’eau de l’entité cosmique omnipotente qui règne sur l’éternel infini de l’incommensurable grandeur …
Tout est magnifique d’une beauté irréelle, sans commune mesure d’avec le matérialisme étroit, étriqué. Les défauts de l’individu se fondent dans l’entité globale de l’intelligence ; cela rappelle vaguement l’union humaine, source de bienfaits à travers l’amour.
Là, même l’apparence astrale s’estompe délicatement pour que ne reste que la substance vitale de l’esprit, de l’âme ; in englobe l’univers crée et incréé dans une flamme vive de compréhension sereine et tellement enrichissante, tout devient lumineux.
Les galaxies innombrables tourbillonnent majestueusement dans le vide sidéral tandis que j’observe la mémoire du passé futur, parfois si déroutante, que rien ne souille dans cette immensité glacée. Ici on voit que la mort n’est qu’un seuil, qu’une étape dans la recherche de la connaissance transcendantale ; les religions, elles, ne sont que facettes différentes d’une même conception de la philosophie de la vie dont les structures étouffantes des chapelles cachent la réalité si compliquée et si simple à la fois.
Mais l’heure n’est pas encore venue de méditer aux erreurs amendables au sein de ce cocon paisible, l’esprit rejoint le corps pour continuer la vie au purgatoire de cette terre où nous vivons nos espoirs et nos peines.
Chris
Sécurité …..
Posté par hiram3330 dans : Billevesees & coquecigrues , ajouter un commentaireSécurité …..
Nous sommes les maîtres du pavé, les véritables défenseurs des libertés publiques, du citoyen et de l’Etat.
Quand nous descendons des cars, casqués et bottés, munis de boucliers et de « bidule », la chienlit prend peur et recule devant nous. L’hydre rouge de la subversion internationale plie face à nous, défenseur de l’ordre social. Jamais nous ne fléchissons devant l’ennemi intérieur à l’hideux visage, au couteau entre les dents longues, avides et malsaines.
Je suis fier d’appartenir à ce glorieux corps d’élite : les Compagnies Républicaines de Sécurité !
Engagez-vous, qu’ils disaient, vous verrez du pays, qu’ils disaient ; et c’est vrai !
Depuis ce jour béni entre tous j’ai parcouru tous les sentiers de mon vaste pays ensoleillé du nord au sud, de l’ouest à l’est ; toutes les belles provinces sont de moi connues : la corse et ses autonomistes, l’occitanie et ses vignerons, le pays basque et ses séparatistes, le nord et ses mineurs, Paris et ses étudiants. L’ensemble du territoire quoi, avec ses travailleurs immigrés et sa jeunesse.
Me voici enfin un homme complet, digne et respecté, toujours prêt et obéissant, aux ordres de mes supérieurs hiérarchiques et du gouvernement démocratique et bon ; mon métier me plait ! Je fais partie du fond le plus sain du pays, conscient de mon rôle pacificateur et protecteur je cours où le devoir m’appelle pour détruire, sans haine ni faiblesse, la gangrène révolutionnaire.
Je représente l’Ordre et la Loi, la loi du plus fort bien sûr, pas celle issue de ces parlementaires démagogiques et mous. D’ailleurs je ne fais pas de politique, je suis au service exclusif de l’Etat libéral avancé et serein.
Ce soir encore nous sommes d’alerte ; demain les citoyens votent : nous c’est notre commandant qui vote pour la compagnie, c’est bien plus pratique et simple. Je n’ai d’ailleurs jamais rien compris à ce système compliqué donc inutile, heureusement aux CRS les gradés pensent pour nous …..
Enfin nous restons prêts des fois que les urnes donnent, par d’immondes trucages, une majorité anti-démocratique, anti-nationale, collectiviste et subversive …..
Chris