Johnny Hallyday – Je te promets (Rester Vivant Tour) 14 mars, 2025
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UNE CRITIQUE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE PAR NOTRE AMI L’ÉCRIVAIN ET INGÉNIEUR WALY FAYE 13 mars, 2025
Posté par hiram3330 dans : Apports , ajouter un commentaireUNE CRITIQUE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE PAR NOTRE AMI L’ÉCRIVAIN ET INGÉNIEUR WALY FAYE
« L’intelligence artificielle et épidermisme continentaliste »
L’intelligence artificielle, cette technologie qui va mettre dans le circuit des machines l’intelligence humaine pour ensuite la surpasser, connaît un classement lié aux phases d’évolution : Il y a l’intelligence artificielle faible qui est capable d’accomplir des tâches spécifiques et limitées, telles que la reconnaissance d’image ou les chatbots. Elle n’a pas de conscience ni d’intelligence générale, et ne peut exécuter que ce pour quoi elle a été programmée. Au deuxième niveau se trouve l’intelligence artificielle forte ou intelligence artificielle générale, AGI, qui désigne le niveau où une machine est capable de comprendre, d’apprendre et d’effectuer des tâches variées à un niveau comparable à l’intelligence humaine. Elle sera capable de raisonner de manière flexible et d’adapter ses connaissances à de nouveaux contextes. Au troisième niveau, se situe l’intelligence artificielle super-intelligente qui dépasse l’intelligence humaine dans tous les domaines, y compris la créativité, la résolution de problèmes et la prise de décision. Ce type d’IA pourrait améliorer elle-même ses capacités, jusqu’à surpasser l’intelligence humaine dans tous les aspects, aboutissant donc à la singularité technologique, avènement contre lequel Carl Sagan et Stephen Hawking ont mis en garde dans la mesure où l’homme est en train de créer quelque chose à son image alors que cette image lui est inconnue, lui échappe.
L’intelligence artificielle avance avec fulgurance et représente un grand tournant dans le devenir de l’humanité, et, comme lorsque durant la pandémie de Covid-19 j’attirai l’attention à travers un article, il exige de revoir, nous africains, nos paramètres d’analyses devant l’opportunité de changement de tangente offerte par des situations majeures. Pareils moments nous secouent profondément et devraient nous pousser à nous réveiller devant des réalités que nous devons affronter en secouant notre penchant émotif qui sert tout sauf la technologie puisque non fruit de la raison. En effet, lors de cette période de pandémie qui nous confinait et nous laissait bien solitaires avec notre finitude dans la marche du monde et une famine aboyant à nos portes, il y eut un sursaut émotionnel qui ne survivra pas : des créations de génie, des remèdes à l’Artemisia…On alla jusqu’à décréter que l’Einstein du XXIème siècle sera africain, chose à laquelle j’avais applaudi puis apposé un « amen » malgré l’amère remarque que « des Einstein ne se décrètent pas, ils se forment ».
En effet plusieurs évènements nous ont secoué les côtes d’un farouche coup de coude éveilleur, mais notre réveil n’a jamais dépassé l’orée de l’émotion : la deuxième guerre mondiale nous permit l’aspiration aux indépendances car la France occupée et refusant cette occupation ne pouvait plus continuer à nous imposer la sienne en plus du fait que la finitude du maître le long des tranchées s’était faite jour. Léopold Sédar Senghor nous le décline en termes clairs : « …la France qui refuse l’occupation et me l’impose gravement, qui dit la République et livre mes terres aux grands concessionnaires… ». Jean-Paul Sartre résume bien cette réalité dans Orphée noir : « Qu’est-ce donc que vous espériez, quand vous ôtiez le bâillon qui fermait ces bouches noires ? Qu’elles allaient entonner vos louanges ? Ces têtes que nos pères avaient courbées jusqu’à terre par la force, pensiez-vous, quand elles se relèveraient, lire l’adoration dans leurs yeux ? ». C’est dire que sans cette singulière aventure, l’accès aux indépendances aurait pu connaître un autre périple.
Et voilà que se présente un autre virage, l’avènement de l’Intelligence Artificielle qui marquera plus profondément les gaps et différences, allant jusqu’à remettre en question le devenir de l’humanité puisque posant un risque de discontinuité et le danger de la dystopie lorsqu’on aura atteint la singularité technologique. Mais bien avant cette secousse future, c’est l’Afrique qui encaissera un choc avec son onde comme dans la dynamique d’une explosion nucléaire. C’est que, contrairement à notre approche superficielle, certaines fortes têtes de l’avancée technologique envisagent la possibilité que l’homme actuel n’est peut-être pas le produit fini, et est donc appelé à atteindre un autre niveau de développement.
Chaque jour le Sénégal parle de numérique, d’intelligence artificielle et il me semble qu’encore une fois nous allons rater gravement ce virage. Comme avec la mode « Check-down » sur laquelle nos jeunes se sont jetés sans en comprendre les orientations sexuelles sous-jacentes, nous ne nous rendons pas compte qu’on a commencé à parler de la Superintelligence, qui mènera forcément vers la Singularité ou singularité technologique qui est « l’hypothèse selon laquelle l’invention de l’intelligence artificielle déclencherait un emballement de la croissance technologique qui induirait des changements imprévisibles dans la société humaine. Au-delà de ce point, le progrès ne serait plus l’œuvre que de systèmes d’intelligence artificielle qui s’auto-amélioreraient, de nouvelles générations de plus en plus intelligentes apparaissant de plus en plus rapidement dans une « explosion d’intelligence », débouchant sur une puissance superintelligence qui dépasserait qualitativement de loin l’intelligence humaine ».
Mais, pour ce qui concerne notre continent, là n’est pas le problème primordial. Ce n’est pas uniquement l’Afrique qui est concerné à ce niveau. Là où le bât blesse, c’est qu’en matière d’intelligence artificielle la langue est centrale puisque c’est l’interface qui unit les hommes le mieux et il n’en sera pas moins entre les androïdes de demain et les humains. Or même sur les éléments de base nous massacrons nos langues là où nous nous efforçons à déployer quelques efforts les concernant. Il suffit de considérer nos titres de programmes télévisuels qui sont tous bâclés ; nos chansons qui ignorent tout de la morphologie et de la phonétique de nos langues qui connaissent les paires vocaliques, longues vs courtes, laissant à l’auditeur la nécessité d’aller glaner un sens selon les circonstances de la chanson, sans oublier nos scandaleux « ki nga xamante ne », « mooy que ne » …
Si l’IA a atteint son niveau conversationnel, c’est grâce au « Machine Learning » et au « Deep Learning » qui s’appuient sur DeepMind à qui succèdera le World Brain. Des Spiders, bots se réveillent à intervalles réguliers pour aller chercher de l’information à travers le réseau mondial et s’abreuver aux plateformes des réseaux sociaux, à des encyclopédies en ligne comme Wikipédia ou s’appuyant sur des moteurs de recherche comme Google qui a damé le pion à Yahoo et à Altavista, Web Crawler ayant été spécifiquement orienté vers la recherche de sujets scientifiques. Il y a toujours les sources des BBS (Bulletin Board Systems) et les archives universitaires qui furent stockées sur le Gopher, un protocole de la première heure, années 80 et fin années 90, utilisé par les universités et les instituts de recherche pour distribuer, rechercher et télécharger des documents bien avant l’expansion de l’Internet et du World Wide Web. Si le doute subsiste, il faut considérer la nomination du joyau chinois « DeepSeek » qui veut dire « Recherche profonde ». Qu’avons-nous à rechercher en sérère, wolof, diola, bambara, baoulé ou fon ? Quelle est la quantité de textes archivés de ces langues ?
C’est riche de toutes les ressources d’archives existantes que l’Occident s’est progressivement lancé sur le chemin actuel alors que nous ne faisons rien pour nos langues nationales qui doivent forcément être la pierre angulaire sur laquelle nous devons bâtir. La robotique se charge de la bipédie et se munit de sondes et de caméras pour pouvoir se déplacer dans un environnement ; les processeurs deviennent plus sophistiqués pour la computation et les capacités de stockage évoluent tout le temps pour emmagasiner les données dont le partage ne pourra pas ne pas être linguistique. Voilà pourquoi ne pas prendre au sérieux nos langues nationales pour nourrir l’IA d’archives s’avèrera être une faute irréversible et nous fera rater un virage déjà amorcé. Si nous échouons devant DeepMind, qu’en sera-t-il à l’apparition de Word Brain ? Le sursaut est possible mais c’est à faire maintenant, avant que ce ne soit trop tard et pour cela, il faut parler alphabétisation avant de parler de souveraineté numérique.
À l’ère actuelle, l’intelligence artificielle (IA) a révolutionné nos modes de vie, offrant des solutions innovantes dans divers domaines tels que la santé, l’éducation et les services publics. Cependant, l’adoption massive de l’IA n’est pas sans conséquences, notamment pour les langues qui n’ont pas une tradition littéraire bien établie. Les langues minoritaires, souvent parlées par des communautés réduites, sont particulièrement vulnérables face à l’IA. Voici quelques points clés à considérer :
1. Déficit de Données et de Représentation : Les modèles d’IA, notamment ceux utilisés pour le traitement du langage naturel, dépendent de vastes corpus de données textuelles pour fonctionner efficacement. Les langues qui manquent de documentation littéraire sont sous-représentées, ce qui limite la capacité de l’IA à comprendre et à traiter ces langues de manière précise.
2. Érosion Culturelle : L’IA contribue à la standardisation linguistique en favorisant les langues dominantes, souvent au détriment des langues minoritaires. Cette situation peut entraîner une érosion culturelle et la perte de traditions orales précieuses, qui sont les vecteurs de l’identité et de l’histoire des communautés.
3. Accessibilité et Inclusion : L’absence de support linguistique pour les langues minoritaires dans les technologies basées sur l’IA pose un défi majeur en termes d’accessibilité. Les locuteurs de ces langues risquent d’être exclus des avantages offerts par l’IA, créant ainsi une fracture numérique qui renforce les inégalités existantes.
4. Autonomisation des Communautés : Pour contrer ces menaces, il est essentiel de développer des initiatives visant à inclure les langues minoritaires dans le développement des technologies de l’IA. Cela inclut la documentation des langues, la création de bases de données linguistiques et la collaboration avec les communautés pour préserver et promouvoir leur patrimoine linguistique.
En résumé, bien que l’IA offre des opportunités prometteuses, il est crucial d’adopter une approche inclusive tenant compte des langues minoritaires. Le cas contraire fera revenir cette domination que Jean-Paul Sartre, encore une fois, reposait sur la suprématie technologique. Nous allons le citer à rebrousse-poil : « … Si nous voulons faire craquer cette finitude qui nous emprisonne, nous ne pouvons plus compter sur les déboires de notre race, de notre couleur, de nos pyramides hypothétiques : nous ne pourrons nous rejoindre à cette totalité d’où ces yeux blancs nous exilent qu’en arrachant nos maillots noirs pour tenter simplement d’être des hommes. », des « doomu Aadama biir doomu Aadama yi », c’est-à-dire « enfants d’Adam parmi les enfants d’Adam ».
La diversité linguistique et culturelle est une responsabilité collective qui nécessite une action concertée de la part des gouvernements, des chercheurs et des entreprises technologiques. Mais il faut, auparavant, que ces langues soient maîtrisées par leurs propres sujets, des archives alimentées, par-delà l’épidermisme continentaliste déphasé et irréaliste dans un monde fédéré. »
Vie – Temps – Mort 12 mars, 2025
Posté par hiram3330 dans : Apports , ajouter un commentaireVie – Temps – Mort
Socrate : As-tu peur de la mort ?
Dostoïevski : Non, je crains le temps.
Socrate : Ne t’inquiète pas, ce temps finira par passer.
Dostoïevski : Mais ce temps est ma vie.
Socrate : Tu as raison, il ne passera pas seul.
Dostoïevski : Et qu’emporte-t-il avec lui ?
Socrate : Ce que nous avons peur de perdre. La mort ne prend que ce que le temps a laissé derrière lui.
Dostoïevski : Et toi, as-tu peur de la mort ?
Socrate : Non, je crains la vie.
Dostoïevski : Pourquoi cela ?
Socrate : Parce que c’est le désir de vivre qui nous vainc, et non la peur de la mort.
Dostoïevski : Comment vaincre ce désir ?
Socrate : Il faut qu’il y ait en toi quelque chose qui dépasse la valeur de la vie.
Dostoïevski : Comme quoi ?
Socrate : Une grande foi, ou un grand amour.
« Maintenant que vous avez pris le temps de lire ces mots, que cet instant de réflexion vous inspire à offrir un simple *merci*.
Et si ces pensées ont résonné en vous, suivez et soutenez la page qui, avec soin et sagesse, s’efforce de semer des graines de bienveillance et d’inspiration. »
SOURCE : le net
LA FLÛTE ENCHANTÉE – CONTE 11 mars, 2025
Posté par hiram3330 dans : Apports , ajouter un commentaireLA FLÛTE ENCHANTÉE – CONTE
La flûte enchantée
Un homme possédait pour tout bien une flûte de roseau. Chaque fois qu’il était triste, il jouait un air et retrouvait aussitôt la gaieté. Un jour, il tomba gravement malade. Avant de mourir, il confia la flûte à son épouse en lui disant :
— Si tu donnes le jour à un garçon, n’oublie pas de lui remettre cette flûte quand il grandira. Peut-être sera-t-il plus doué que moi pour en tirer des merveilles.
Quelques semaines après la mort de son mari, la femme donna naissance à un garçon qu’elle nomma Ali. L’enfant grandit et la mère ne pensa plus à la flûte de roseau.
Un jour, Ali rentra à la maison, les yeux pleins de larmes.
— Pourquoi pleures-tu, mon fils ?
— Je suis malheureux, car mon père ne m’a laissé aucun bien. Les autres garçons se moquent de ma pauvreté.
À ces mots, la femme se souvint de la flûte extraordinaire. Elle la chercha et la remit à son fils.
Ali effleura la flûte de ses lèvres et, aussitôt, son chagrin se dissipa. Émerveillé par la mélodie qu’il produisait, il continua à souffler dans le roseau. Bientôt, il fut happé par une force mystérieuse. Sa musique l’entraîna au-dehors, puis de plus en plus loin sur les chemins de la terre.
♣♣♣
Lorsque, à la tombée du jour, épuise, il cessa de jouer, il se retrouva dans une ville inconnue. Les habitants de la ville, à qui il demanda l’hospitalité, lui fermèrent tous la porte au nez. Seul un vieil homme l’accueillit. C’était le propriétaire d’un café plein de mouches et de cafards, qui depuis longtemps était déserté par les clients.
— Mon café n’est ni propre ni confortable, mon enfant, mais je te permets d’y passer la nuit, dit le vieil homme.
Ali le remercia et s’assit sur la natte grouillante de vermine. Comme il avait beaucoup de peine, il sortit sa flûte et commença à jouer. Alors, à la stupéfaction du cafetier, toutes les mouches et tous les cafards se rassemblèrent et s’en allèrent par la porte.
Le lendemain, Ali s’assit devant la porte du café et joua encore de la flûte. Les gens l’entendirent et accoururent de partout. Ils vinrent si nombreux que le café du vieil homme était rempli de clients, comme par le passé. Le cafetier, reconnaissant, garda le jeune homme auprès de lui.
Un jour, Ali, qui désirait manger du poisson, prit une canne à pêche et se rendit à la rivière. Il joua de la flûte. Sa musique attira un énorme poisson qui mordit à l’appât. Le soir, quand Ali découpa le poisson pour le préparer, il découvrit dans son ventre une petite coupe en or. Mais sa surprise fut encore plus grande lorsqu’il constata que la petite coupe transformait l’eau en or.
Ali passa la nuit à changer de l’eau en or. Il remplit d’or plusieurs sacs qu’il offrit, au matin, à son ami le cafetier. En apprenant ce prodige, les gens vinrent encore plus nombreux au café du vieil homme. Les autres cafés de la ville finirent par se vider de leur clientèle. Comme la plupart de ces établissements appartenaient au roi, celui-ci se mit en colère : il décida de se rendre auprès du vieil homme pour le menacer.
Quand il arriva, tout le monde écoutait le son de la flûte; personne ne lui prêta la moindre attention. Mais la musique l’ensorcela et il fut tout à fait charmé. Comme il n’y avait plus de place sur les tapis et les nattes, il n’hésita pas à s’asseoir sur un tas de charbon, près de l’âtre où chauffaient les cafetières. Quand la musique cessa, il se trouva dans cette posture grotesque et en fut très humilié. Blessé dans son orgueil de roi, il jura de se venger du flûtiste.
Le lendemain, le roi invita Ali et lui proposa sa fille en mariage. Ali accepta. Mais la veille du mariage, le roi dit à sa fille avec autorité :
— L’homme que je te donne pour époux m’a fait honte devant tout le monde. Je veux me venger de lui et je compte sur toi pour lui dérober la flûte et la coupe magiques qui font sa gloire. Si tu échoues dans cette tâche, je bannirai ton mari de mes terres, et toi, je t’enfermerai.
On célébra les noces avec faste. Dès que la princesse rencontra Ali, elle l’aima sincèrement et le projet de vengeance de son père lui parut monstrueux. En gage d’amour, elle demanda à son mari la flûte et la coupe enchantées. Ali les lui offrit tout de suite, et elle les cacha soigneusement.
Quand elle se présenta devant le roi, elle lui dit que des voleurs étaient passés avant elle et que son époux ne possédait désormais ni flûte de roseau ni coupe en or. Le roi entra dans une terrible colère : il chassa Ali de son royaume et mit sa fille sous bonne garde.
♣♣♣
Ali retourna près de sa mère, dans sa ville natale, où il retrouva pauvreté et misère. Quant à la princesse, après quelques semaines, elle réussit à tromper ses gardiens et à s’enfuir avec la flûte et la coupe magique.
Après avoir longtemps marché au hasard, elle arriva près d’une maison isolée dans la montagne. Cette maison était habitée par un couple âgé. L’homme offrit l’hospitalité à l’étrangère, mais la femme lui donna à manger un bout de galette plus dure que la pierre. Quand la princesse demanda un peu d’eau pour se désaltérer, la femme lui dit :
— Si tu veux boire, prends l’outre et va toi-même la remplir à la source, au sommet de la montagne !
La princesse grimpa au sommet de la montagne. Elle but longuement à la source, puis, utilisant la coupe en or, elle remplit l’outre. De retour à la maison, elle dénoua l’outre et la vida. Le vieil homme et sa femme furent bouleversés, car ce n’était pas de l’eau qui coulait mais des pièces d’or en quantité. La vue de tant de richesses adoucit le cœur de la femme qui demanda pardon à la princesse.
Choyée désormais par ses hôtes, la princesse demeura quelques jours dans la maison de la montagne. La veille de son départ, la femme lui dit :
— Comme nous serions bien, mon mari et moi, dans un palais, entourés de serviteurs ! Nous sommes si vieux et la vie est si dure dans la montagne.
La princesse les invita à l’accompagner jusqu’à la ville la plus proche. Là, elle leur demanda de lui montrer le palais qu’ils souhaiteraient posséder. La femme choisit le plus beau de tous.
— Va voir le propriétaire de ce palais, dit la princesse au vieil homme, et propose-lui de te vendre sa demeure. Nous lui donnerons deux fois son prix.
Le vieil homme se présenta à la porte du palais. Mais, le prenant pour un mendiant, les domestiques lui firent l’aumône et le chassèrent. Il revint à plusieurs reprises et, devant son insistance, on finit par l’introduire auprès du maître.
— Je désire acheter ton palais, dit-il.
— Comment oses-tu avoir de telles prétentions, toi qui as tout d’un mendiant ?
— Ne te préoccupe pas de ma mise. Fixe un prix !
Le propriétaire du palais exigea cent sacs d’or. Le vieil homme lui en promit deux cents pour le lendemain.
Usant de la coupe magique, la princesse changea de l’eau en or toute la nuit. Au matin, quand le propriétaire du palais ouvrit sa fenêtre, deux cents sacs d’or étaient alignés devant son portail.
N’ayant jamais vu de sa vie une fortune aussi colossale, il chargea rapidement les sacs sur plusieurs dizaines de mules et partit, abandonnant palais et domestiques au vieil homme et à sa femme.
La princesse dit adieu à ses amis et poursuivit sa route, déguisée en homme. Lorsqu’elle atteignit la ville où vivait Ali, son mari, elle se fit passer pour un seigneur étranger. Elle chercha un grand et magnifique palais. Comme elle était enceinte, son ventre s’arrondit. Elle le dissimula sous un burnous. Sur le point d’accoucher, elle retourna auprès du vieil homme et de sa femme, et donna naissance à un garçon.
Après quelques mois d’absence, la princesse, toujours déguisée en homme, regagna son palais avec l’enfant qu’elle présenta comme un orphelin recueilli. Elle attribua la guérison de son ventre à un grand médecin rencontré au cours son voyage.
La princesse ignorait où Ali se trouvait exactement. Un jour, elle organisa un somptueux repas auquel elle invita tous les habitants de la ville, des plus pauvres aux plus riches. Tout le monde se précipita au palais, à l’exception d’Ali. Ne l’ayant pas aperçu parmi les invités, la princesse dit :
— Il doit certainement manquer une ou deux personnes à cette assemblée. Le repas sera servi lorsque tout le monde sera présent.
— Nous sommes tous venus. Il ne manque qu’un jeune homme nommé Ali. Depuis qu’il est rentré de voyage, il est triste et ne fréquente personne.
— Si ce jeune homme ne vient pas, le repas ne sera pas servi, dit la princesse.
Alors, dix hommes vigoureux sortirent et revinrent bientôt, poussant Ali devant eux. La princesse fit asseoir Ali à ses côtés. À la fin du repas, elle lui proposa de travailler dans son palais. Ali accepta : il devait s’occuper de l’enfant de la princesse. Il s’attacha très vite à l’enfant et fit tout pour le rendre heureux.
Comme Ali refusait d’évoquer son passé et ses malheurs, la princesse (toujours déguisée en homme) imagina une ruse pour le forcer à parler. Un jour, elle se rendit au puits avec l’enfant dans les bras. Elle appela Ali et lui dit :
— Si tu refuses encore de me parler de ton passé, je jetterai cet enfant dans le puits.
— Maître, ne fais pas cela et je te raconterai toute mon histoire.
Et c’est ainsi qu’Ali raconta son histoire. Quand il parla de la flûte de roseau et de la petite coupe en or, la princesse lui dit :
— Si tu es malheureux à cause de ces deux objets que tu as perdus, je peux te rendre heureux en te les restituant sur-le-champ.
Et, sans attendre, elle tira de sa poche la flûte et la coupe magiques qu’elle tendit à Ali. Il les regarda un instant, puis les jeta dans le puits.
— Pardon, maître, ni cette flûte ni cette coupe ne peuvent me rendre heureux. C’est une femme qui est la cause de ma peine.
Alors, la princesse dit en riant :
— Ferme les yeux, et ne les ouvre qu’à mon signal.
Ali obéit. La princesse enleva son déguisement d’homme et apparut dans toute sa splendeur de femme.
— Tu peux ouvrir les yeux maintenant.
Ali ouvrit les yeux et, avec étonnement et bonheur, il vit devant lui la femme qu’il aimait et qu’il croyait à jamais perdue.
SOURCE : Rabah Belamri – 17 contes d’Algérie – Paris, Castor Poche-Flammarion, 1998 (Adaptation)
Face aux tyrans 10 mars, 2025
Posté par hiram3330 dans : Apports , ajouter un commentaireFace aux tyrans
* * *
Poème de Luc Libon
* * *
Je cracherai mon ire
À la face des tyrans
Un tanka un ghazal
Une parfaite qasida
Toute une infanterie
De langages divers
Allant aux corrompus
Despotes implacables
À la perruque blonde
Au crâne dégarni
Au toupet famélique
Garants de paix sur terre
Faisons face aux tyrans !
Un président bronzant
Détourne le regard
Une grimace aux lèvres
Des pouilleux faméliques
Creusant le puits d’enfer
Où gisent les cadavres
De ceux qu’un mois plus tôt
Ils appelaient mes frères
Faisons face aux tyrans !
Missiles sur Kaboul
Phosphore sur Beyrouth
Les tyrans haut musclés
Attisent toutes les haines
De femmes sacrifiées
Au nom d’une doctrine
Rapidement oubliée
Faisons face aux tyrans !
« Oh vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers »
Montrez l’exemple aux ploucs
Qui se font charcuter
Laissant pleurer leurs femmes
Dans le désert nacré
Là aux confins du monde
Où mourir n’est rien
Ou vraiment peu de choses
Faisons face aux tyrans !
Place aux poètes
Musiciens troubadours
Baladins histrions
Bouffons ou Saltimbanques
Dans les jardins du roi
Faites revenir Charlot
Coluche et Desproges
Ils seront rois du monde
Ils nous feront danser
Une ronde autour du monde
Et la main dans la main
Nous serons souverains
Maitres de notre destin
Faisons face aux tyrans !
Qui détruisent le monde
Pour unique fierté
Dédain et arrogance
100 plus belles pièces de musique classique pour l’âme : Mozart, Beethoven, Chopin, Bach, Schubert ? 9 mars, 2025
Posté par hiram3330 dans : Apports , ajouter un commentaire
Grand Canyon – Un voyage au centre de la Terre 8 mars, 2025
Posté par hiram3330 dans : Apports , ajouter un commentaire
https://www.arte.tv/fr/videos/104778-002-A/grand-canyon-un-voyage-au-centre-de-la-terre/