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Le monsieur du 2e qui envoyait des lettres au passé 15 avril, 2025

Posté par hiram3330 dans : Apports , trackback

Le monsieur du 2e qui envoyait des lettres au passé

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Il s’appelait peut-être René.

Ou Ismaël.

Peu importe.

Tout le monde dans l’immeuble disait :

— C’est le monsieur du 2e.

Celui avec les lettres.

Chaque jeudi matin,

il descendait à la boîte aux lettres,

et postait une enveloppe.

Toujours la même écriture.

Toujours timbrée.

Toujours scellée avec soin.

Mais jamais adressée à quelqu’un vivant.

Scène 1 : Les adresses impossibles

• “À moi, 1978, chambre verte, pension du bord de mer.”

• “À toi, juste avant de tourner les talons.”

• “À mon père, cinq minutes avant qu’il ferme les yeux.”

• “À l’amie que j’ai laissée pleurer seule dans le couloir.”

• “À la voix de ma mère, avant qu’elle devienne un souvenir.”

Il collait les timbres avec sérieux.

Pas pour tricher.

Par respect.

— Ce sont des lettres qu’on aurait dû écrire à temps.

Mais le cœur n’est pas toujours ponctuel.

Scène 2 : Les voisins curieux

Une voisine a osé lui demander :

— Vous croyez que ça sert à quelque chose ?

Il a souri.

Pas moqueur.

Pas triste.

— Je ne sais pas si ça sert.

Mais ça soulage.

Et parfois,

j’entends moins de bruit dans ma poitrine après les avoir envoyées.

Scène 3 : Les réponses

Un jour, une carte est arrivée.

Dans sa boîte.

Aucune signature.

Juste une phrase :

“Lettre bien reçue.

Tu peux arrêter de t’en vouloir.”

Il ne l’a jamais montrée.

Mais il l’a lue chaque matin pendant un mois.

Puis il l’a glissée dans son manteau.

Et il a marché un peu plus droit, ce jour-là.

Scène 4 : La relève

Un enfant de l’immeuble l’a vu faire.

Il a demandé :

— On peut écrire au passé même quand on est petit ?

Le monsieur a répondu :

— Surtout quand on est petit.

Comme ça, tu ne laisses pas les regrets s’installer trop longtemps.

L’enfant a posté sa première lettre :

“À mon doudou que j’ai perdu.

Je t’aimais encore même si j’ai pris celui avec la cape.”

?

**Épilogue : Une phrase trouvée sur le coin intérieur de sa dernière enveloppe,

celle qu’il n’a jamais envoyée**

“J’écris non pas pour changer ce qui a eu lieu,

mais pour dire que je suis devenu quelqu’un

qui sait aimer mieux que ce jour-là.”

 

 

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Belkacem Bouasria Ouldabderrahmane

SOURCE  : https://www.amazon.fr/dp/B0F3ZP1Q8R

Commentaires»

  1. Très émouvant!

    Dernière publication sur le radeau du radotage : La couleuvre

    Répondre

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